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21 septembre 2013 6 21 /09 /septembre /2013 19:11

«Les peuples innombrables et les plus puissantes armées ne sont que comme des fourmis qui se disputent les uns aux autres un brin d'herbe sur ce morceau de boue.»

Fénelon

Mardi 17 septembre s'est tenue au Sheraton une conférence sur les gaz de schiste. Il n'y a pas eu de débat. 550 experts des groupes Halliburton, Shlumberger et Weatherford. L'université qui doit être partie prenante. Sonatrach a achevé l'évaluation du potentiel national en gaz de schiste et s'apprête à passer à la phase de «confirmation» des réserves en place. Les gisements sont de taille «mondiale». La phase de développement ne saurait tarder. Les résultats de l'évaluation rejoignent les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE)». Les chiffres donnés au cours des journées d'étude présentent l'Algérie comme disposant de réserves de taille mondiale, évaluées par l'AIE à 700 TCF (Trillions de mètres cubes). Selon une étude parue en mai dernier, l'Algérie possèderait 19.800 milliards de mètres cubes de gaz de schiste. Pour développer ce potentiel, Sonatrach a conclu des partenariats avec Shell, Eni et Talisman. L'échéance n'a pas été donnée pour le lancement des forages d'exploration et elle n'a pas précisé la localisation des bassins renfermant ces réserves.

Que sait-on des gaz de schiste?

Sans revenir sur les atouts et dangers de cette énergie, il est évident que l'exploitation intensive aux Etats-Unis (près de 500.000 puits) va bouleverser conjoncturellement le marché de l'énergie Une étude menée par le MIT estime que le gaz naturel fournira 40% des besoins énergétiques des États-Unis dans l'avenir, contre 20% aujourd'hui, grâce en partie aux abondantes réserves de gaz de schiste. Selon l'Agence internationale de l'énergie (novembre 2012): les États-Unis deviendront le premier producteur de gaz d'ici à 2015. Les coûts de production de gaz non conventionnel en Europe sont susceptibles d'être deux fois plus élevés qu'aux États-Unis, selon une étude réalisée par l'Agence internationale de l'énergie. Il en sera encore beaucoup plus en Algérie où les coûts d'exploitation seront encore plus élevés. Un rapport de 2012 de la Commission Européenne indique que, contrairement aux États-Unis, «la production de gaz de schiste ne rendra pas l'Europe auto-suffisante en gaz naturel. Dans le scénario le plus optimiste, les importations peuvent être réduites à un taux d'environ 60%. Le taux de récupération possible est de l'ordre de 20 à 40% (1)

En synthèse, les principales différences du processus d'extraction du gaz et de l'huile de schiste par rapport aux gisements classiques sont: le gaz étant diffus dans la roche mère qui est rendue artificiellement perméable sur une distance réduite autour du puits. Un puits ne draine donc qu'un faible volume de roches et ramène relativement peu de gaz. Pour produire une même quantité de gaz, il faut multiplier les puits ce qui nécessite, pour une même quantité de gaz produit, des investissements nettement plus importants. On parle de 15 à 20.000 m3 d'eau douce pour un seul puits qui peut être fracturé plusieurs fois. Retenons 1 million de m3 d'eau douce à prendre nécessairement de l'albien pour une production de 1 milliard de m3 de gaz. Car la quantité d'eau injectée volume de plusieurs centaines de fois supérieur à l'extraction de gaz conventionnel, de plus, elle nécessite des installations de retraitement particulièrement importantes. Et la centaine de produits chimiques dangereux peuvent faire des dégâts sur leur parcours vers la surface, et arrivée en surface. Le taux de récupération d'un gisement de gaz de schiste est actuellement en moyenne de 20% contre 75% pour les gisements de gaz conventionnel.



Les techniques d'extraction

Il n'est pas juste de dire que la solution pour remplacer les énormes quantités d'eau douce pour un pays en stress hydrique est toute trouvée. Il n'en est rien comme le rappelle cette étude. Plusieurs techniques d'extraction alternatives sont actuellement à l'étude: remplacement de l'eau par du gaz comme le propane, stimulation par arc électrique ou chauffage de la roche, mais elles sont encore balbutiantes. Celle qui semble la plus propre, baptisée fracturation exothermique non hydraulique ou fracturation sèche inventée pour les forages en région arctique où l'eau gèle trop rapidement, n'utilise ni eau, ni explosifs, ni acides, ni solvants, mais de l'hélium chaud. En 2013, lors d'un colloque sur les alternatives à la fracturation organisé par le Sénat à Paris, en France, un pays disposant d'une grande technologie et très pauvre en énergie, les industriels ont considéré qu'il n'y avait pas d'alternatives aujourd'hui disponibles à la fracturation hydraulique (2)

«Les différents risques associés à la fracturation hydraulique font consensus: la consommation d'eau, son traitement en surface, la contamination des aquifères, l'empreinte au sol (environ un hectare pour un cluster réunissant 6 à 8 têtes de puits), la sismicité induite et les émissions de méthane (bouffées de méthane lors de la décantation de l'eau en surface). (...) Quant aux alternatives disponibles, Total en a listé une quinzaine plus ou moins matures réparties en cinq catégories. Il y a tout d'abord les techniques de fracturation hydraulique utilisant d'autres liquides: CO2, azote, hélium, propane ou méthanol et diesel. (...)» (2)

«Concernant la fracturation au propane. John Trash, directeur général de ecorpStim, a expliqué que l'on injecte du propane liquide qui fracture la roche en se dilatant dans le sous-sol. Il est ensuite récupéré en surface pour être réutilisé. Quelque 1.500 fracturations de ce type ont déjà été réalisées dans le monde. Le principal intérêt est d'»utiliser un fluide moins stratégique pour l'environnement», a estimé Gilles Pijaudier-Cabot, ajoutant que cette substitution réduit la viscosité du liquide permettant une meilleure pénétration du réseau de failles. (...) Mais cette technique a un gros défaut qui la discrédite aux yeux de Total: le stockage de 200 à 400 m3 de propane sur le site pose des questions de risque industriel. Des «protocoles renforcés» permettent de gérer ce danger, défend John Trash, évoquant des talus de protection, une distance minimale de 300 m par rapport aux riverains et la présence de pompiers prêts à intervenir. (...) La fracturation électrique utilise des arcs électriques qui induisent des ondes de pression et fracturent la roche. Au moins deux équipes travaillent sur le sujet au Texas et en Chine. La technique fonctionne relativement bien mais les fissures obtenues sont courtes. Ce n'est «pas viable».» (2)



Gaz de schiste: la grande escroquerie financière

Dans une contribution au Monde Diplomatique, Nafeez Mosaddeq Ahmed directeur de l'lnstitute for Policy Research and Development de Brighton s'inscrit en faux contre l'illusion d'un nouvel âge de l'énergie. Nous l'écoutons: «Energie bon marché contre pollution prolongée: aux Etats-Unis, le dilemme relatif à l'exploitation des gaz et pétrole de schiste n'a tourmenté ni les industriels ni les pouvoirs publics. En moins d'une décennie, ces nouvelles ressources auraient aiguillé l'Amérique sur les rails de la croissance, dopé l'emploi, rétabli la compétitivité. Et si cette «révolution» n'était qu'une bulle spéculative sur le point d'éclater? (3)

«Le rapport Perspectives énergétiques mondiales 2012 de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) annonce en effet qu'à l'horizon 2017 les Etats-Unis raviront à l'Arabie Saoudite la place de premier producteur mondial de pétrole et accéderont à une «quasi autosuffisance» en matière énergétique. Selon l'AIE, la hausse programmée de la production d'hydrocarbures, qui passerait de quatre-vingt-quatre millions de barils par jour en 2011 à quatre-vingt-dix-sept en 2035, proviendrait «entièrement des gaz naturels liquides et des ressources non conventionnelles» (essentiellement le gaz et l'huile de schiste), tandis que la production conventionnelle amorcerait son déclin à partir de... 2013».(3)

Nafeez Mosaddeq Ahmed démonte l'escroquerie: «Et si la «révolution des gaz de schiste», loin de fortifier une économie mondiale convalescente, gonflait une bulle spéculative sur le point d'éclater? (...) Une enquête du New York Times de juin 2011 révélait déjà quelques fissures dans la construction médiatico-industrielle du «boom» des gaz de schiste, en ébruitant les doutes nourris par divers observateurs - géologues, avocats, analystes des marchés - quant aux effets d'annonce des compagnies pétrolières, soupçonnées de «surestimer délibérément, et même illégalement, le rendement de leurs exploitations et le volume de leurs gisements». (3)

L'auteur explique ensuite à la fois les dangers physiques et la réalité des rendements. (...) Or, la fracturation hydraulique n'a pas seulement des effets délétères sur l'environnement: elle pose aussi un problème strictement économique, puisqu'elle génère une production à très faible durée de vie. Dans la revue Nature, un ancien conseiller du gouvernement britannique, David King, souligne que le rendement d'un puits de gaz de schiste décroche de 60 à 90% au terme de sa première année d'exploitation Une chute aussi brutale rend évidemment illusoire tout objectif de rentabilité. Dès qu'un forage s'épuise, les opérateurs doivent à toute vitesse en creuser d'autres pour maintenir leur niveau de production et rembourser leurs dettes.(...) Les spécialistes en placements financiers ne sont pas dupes. «L'économie de la fracturation est une économie destructrice, avertit le journaliste Wolf Richter dansBusiness Insider. (...) Géologue ayant travaillé pour Amoco (avant sa fusion avec BP), M.Arthur Berman, se dit lui-même surpris par le rythme incroyablement élevé» de l'épuisement des gisements. Evoquant le site d'Eagle Ford, au Texas·- «la mère de tous les champs d'huile de schiste» -, il indique que «la baisse annuelle de la production dépasse les 42%». (3)


Le principe de précaution

Nous devons donc être très prudents! Le 30 juin 2011, la France devient le premier pays à interdire la fracturation hydraulique, une méthode jugée hautement polluante. Cependant, début octobre 2012, lors de la visite d'État de François Hollande en Algérie, la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq a facilité un rendez-vous entre la société française Saltel Industries, qui a mis au point une technologie de fracturation hydraulique présentée comme respectueuse de l'environnement, et la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach, faisant ainsi la promotion d'une pratique qu'elle combattait quelques mois auparavant lorsqu'elle était sénatrice de Seine-et-Marne puis ministre de l'Ecologie du gouvernement Ayrault I. Le 5 novembre 2012, bien que le rapport Gallois préconise d'étudier d'autres méthodes d'extraction de gaz de schiste, la seule méthode connue par fracturation hydraulique causant une pollution importante de l'eau en sous-sol, François Hollande refuse. En décembre 2012, bien que la France refuse l'exploitation et les essais techniques sur son propre territoire, elle a signé un accord avec l'Algérie pour rechercher les gaz de schiste de ce pays. (4)



Les risques de l'exploitation des gaz de schiste en Algérie

Il n'y a pas de gain en termes de changement climatique; pire que cela, le méthane qui s'échappe est plus dangereux que le CO2. En effet, chaque puits de gaz de schiste perd de 3,6% à 7,9% de son méthane dans l'atmosphère. Plusieurs types de risques et danger sont liés à la profondeur du forage, ou exacerbés par les conditions physicochimiques trouvées en profondeur. Ce sont notamment: des risques toxicologiques et écotoxicologiques; ils concernent les écosystèmes de surface et la santé humaine. Ils sont principalement liés aux teneurs en radionucléides, métaux lourds. Des risques liés au besoin d'augmenter la pression hydraulique de fracturation (risque sismique, mais aussi risque de rupture d'une partie de l'installation en surface avec blowup, c'est-à-dire brutale expulsion de gaz et de boue. De plus, les énormes quantités d'eau, seule technique valable, vont rendre le Sahara de plus en plus stérile. Sans aller dans le détail et en s'inscrivant en faux contre le consensus de ceux qui poussent à l'aventure du schiste.

Le Sahara n'est pas un organisme mort, c'est un organisme vivant dont une partie se remet très difficilement de la blessure faite à son écosystème par les explosions des gerboises atomiques multicolores. Il y a une vie, il y a une faune, il y a une flore et il y a des Algériens qui y vivent, il est faux de dire que les situations ne sont pas comparables avec celles des forages en zone urbanisée. Curieusement, c'est la France qui nous a légué une zone saharienne encore radioactive qui va nous aider à polluer à tour de bras et à faire ici ce qu'il lui est interdit de faire chez elle au nom du sacro-saint principe de précaution.

Il faut raison garder


Pourquoi ne pas faire une pause en mettant en place, sans tarder, une stratégie énergétique qui permettra de permettre cette transition énergétique, préserver nos ressources fossiles, créer un savoir-faire créateur d'emplois et permettre aux dizaines de milliers de diplômés du système éducatif de participer au développement du pays. Personne ne peut être contre une ressource qui peut devenir une bénédiction si nous savons y faire et si nous avons en tête le développement durable et la nécessité de laisser aux générations futures une Algérie vivable où il fera bon vivre si on fait cas de cette manne qui sera exploitée dans le cadre d'une stratégie Saurions-nous alors, être assez visionnaires pour laisser des atouts du développement aux générations futures. C'est tout le défi qui nous attend.

Encore une fois, seule une stratégie énergétique globale permettra de faire appel à toutes les ressources d'une façon ordonnée en commençant par les économies d'énergie qui nous permettront d'arriver à une sobriété énergétique (immense gisement d'environ 20% de notre consommation) en allant à marche forcée vers les énergies renouvelables (solaire, éolien, mais aussi petite hydraulique, biomasse et même géothermie).

Le destin de l'Algérie est à ce prix; chacun de ces vecteurs d'énergie est un immense gisement d'emplois si on sait s'y faire. Seul un cap mobilisateur concernant tous les secteurs et pas seulement celui de l'énergie, notamment celui du commerce qui doit - par une série de normes- mettre un frein à l'achat d'équipements énergivores à commencer pour les voitures dont il faudra bien un jour réglementer la consommation de carburant mais aussi de faire appel sans tarder à des véhicules possédant la double carburation en vue d'utiliser les grandes ressources de sirghaz épargnant ainsi les essences et le gaz oil que l'Algérie importe encore pour des centaines de millions de dollars et qu'elle revend à un prix dérisoire. L'avenir du pays est à ce prix.


1.Les gaz de schiste: Encyclopédie Wikipédia

2.http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_de_schiste - cite_note-16 (http://www.actu-environnement.com/ae/news/fracturation-hydraulique-alternatives-gaz-schiste-houille-geothermie-18344.php4

3.Nafeez Mosaddeq Ahmed http://www.monde-diplomatique.fr/2013/03/AHMED/48823

4.http://www.lepoint.fr/confidentiels/exclusif-gaz-de-schiste-la-france-va-explorer-en-algerie-20-12-2012-1604170_785.php

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 00:00

«Gagner sa vie ne vaut pas le coup, attendu qu'on l'a déjà. Le boulot y en a pas beaucoup, faut le laisser à ceux qui aiment ça.»

Coluche

Cette boutade de Coluche, au-delà de son aspect ludique, nous informe qu'il n'y a pas beaucoup de boulot. C'est donc quelque chose de «structurel». Il y aura de moins en moins d'emploi, notamment pour les jeunes. Justement, le mercredi et le jeudi 12 septembre s'est tenue au Club des Pins une conférence à l'initiative du Cnes, de l'Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires (Aicesis). Au-delà de la réunion protocolaire, ce que nous retiendrons est le thème de la table ronde: «Quelles nouvelles problématiques et quel rôle pour la société civile organisée pour la promotion de l'emploi et l'intégration socio-professionnelle des jeunes.»

Dans son allocution d'ouverture Mohamed-Seghir Babès. le président du Conseil national économique et social (Cnes), sur le développement socioéconomique et la résorption du problème du chômage dans le monde, a martelé la «construction d'un consensus mondial très large par les Conseils économiques et sociaux des différents pays pour pouvoir consacrer une stabilité, indispensable à tout développement», notamment dans cette étape particulièrement délicate où la demande légitime peut faire l'objet de récupération.

L'emploi des jeunes dans le monde: le constat accablant

Deux interventions ont attiré mon attention. D'abord, celle du directeur adjoint du BIT puis celle du président du Cnes italien Prenant la parole, le directeur général adjoint du Bureau international du travail (BIT), Gilbert Houngbo, a déclaré que le fléau du chômage avait touché, cette année, plus de 73 millions de jeunes (13,6% du total). Le chômage des jeunes est 3 à 4 fois plus important que celui des adultes. Il a ensuite parlé des travailleurs pauvres (working power) à moins de 2$/jour, relevant qu'ils ne pouvaient pas sortir de «la spirale de la pauvreté, car ils occupent des emplois précaires et informels». Les jeunes sont défiants à l'égard du Système. La résolution de juin 2012 de l'OIT reconnaît qu'il n'y a pas de «solution miracle». Pour le directeur adjoint du BIT, les CES sont appelés à nouer des partenariats «innovants» pour lutter contre le chômage et contribuer à la promotion de l'emploi des jeunes.

Cinq actions sont recommandées. D'abord, une approche macro-économique du problème du chômage, ensuite l'investissement dans la formation, l'encouragement de l'entreprenariat, l'encouragement des acteurs de la société civile à s'impliquer dans le développement, et enfin la nécessité de promouvoir l'emploi des jeunes en combattant les pratiques discriminatoires. Pour le directeur adjoint du BIT, les Conseils économiques et sociaux sont appelés à créer des partenariats «innovants» car la population des jeunes «constitue un formidable atout pour les économies et les sociétés, à condition qu'elle occupe des emplois décents et qu'elle soit intégrée dans la société».

La deuxième intervention est celle de M.Malvano président du Cnel. Pour lui, 20 à 24% de jeunes en Italie sont au chômage. Ils sont les plus vulnérables. Dans l'échelle de précarité, les jeunes sont en tête. Les causes sont multiples: il y a d'abord l'éducation, l'absence de crédit pour l'emploi des jeunes. L'absence de croissance ne crée pas d'emploi. Comment assurer la cohésion sociale? Il propose de donner un «projet», une utopie. «Ne soyez pas triste, ne vous faites pas voler l'espoir.» Il faut que les jeunes prennent leur part dans la recherche de l'emploi par la création de richesse pérenne à partir d'idées porteuses. Développer la positivité et l'inventivité.



Les recommandations de l'Aicesis

L'Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires (Aicesis) a recommandé, dans son rapport annuel de 2013, quatre propositions qualifiées de «carré magique» à même de réguler l'emploi. Les quatre propositions consistent en l'égalité d'accès à l'emploi, l'adéquation formation-emploi, le rôle d'intermédiation de la société civile ainsi que la rénovation des politiques de gouvernement, a indiqué M.Djamel Bouras expert économiste au Cnes, rapporteur de l'Aicesis. En matière d'égalité d'accès à l'emploi, les nombreuses discriminations affectant les marchés du travail, exigent que les principes d'égalité des chances pour l'accès à un emploi «décent» constituent les invariants des politiques publiques, et il revient aux Conseils économiques et sociaux (CES) d'y veiller. (1) (2)

Il a relevé que la discrimination touche aussi les femmes et les personnes vulnérables, les personnes d'origine sociale modeste ou porteuses de peu de qualification ainsi que les immigrés et les handicapés d'où la nécessité de mettre en place des «dispositifs appropriés» de manière à éliminer ces facteurs de discrimination à tous les niveaux de la législation, des politiques publiques et des systèmes sociaux de prise en charge. Pour ce qui est de la problématique de l'adéquation formation-emploi, le rapport de l'Aicesis a déploré le retard qu'enregistrent les systèmes de formation pour s'adapter à l'évolution du marché de l'emploi et des petits métiers, alors que les services d'orientation ne répondent pas toujours aux voeux des apprenants». (1) (2)


«L'employabilité et le recyclage permanent poursuit le rapporteur, deviennent les maîtres mots d'un processus permanent d'insertion socioprofessionnelle permettant de maintenir les liens entre l'emploi et la qualification du travail», a indiqué M.Bouras appelant, en outre, à l'émergence de nouveaux modèles de formation davantage connectés aux réalités économiques du terrain.» (1) (2)

Abordant le rôle d'intermédiation de la société civile en tant qu'acteur et partenaire des processus socio-économiques, le rapporteur a estimé que «les politiques d'emploi ne peuvent plus s'accommoder d'approches globales et de dispositifs centralisés». Le rôle de partenaires sociaux et de la société civile sont au coeur des dispositifs d'insertion socioprofessionnelle comme notamment intermédiaires, médiateurs accompagnateurs et facilitateurs (...) Les nouveaux moyens de communication à travers la Toile et les réseaux sociaux permettent une meilleure circulation et fluidité de l'information dans le domaine de la recherche de nouvelles politiques d'emploi, ce qui permet à la société civile de contribuer à la stabilité et à la cohésion sociale, recommande encore le rapport du l'Aicesis.(1) (2)



Problématique de l'emploi en Algérie: état des lieux

Pour Mustapha Mekideche, vice-président du Cnes, c'est l'emploi, singulièrement celui des primo demandeurs, s'agissant de la catégorie sociale la plus exposée au chômage (78,8% des chômeurs ont moins de 35 ans), et celui des wilayas du Sud, s'agissant des régions les plus déficitaires, selon l'inspection générale du travail, le taux de chômage de près de 30% en 1997 a été ramené à 10% en 2012 selon l'ONS. (...)» (3)

« L'analyse des données écrit-il, de la période 1999 à 2007, fournies par le ministère du Travail et de l'Emploi nous montre que la création d'emplois est portée par les secteurs moteurs de la croissance (Btph, agriculture, le secteur informel, services et Fonction publique). Une telle tendance s'est d'ailleurs poursuivie jusqu'en 2012. Le Btph, par exemple, est passé de 743.000 emplois en 1999 à 1.258.000 en 2007. Durant la même période, les emplois dans les secteurs du commerce, des services et de l'administration ont aussi augmenté de 2.447.000 à 3.143.000. Ceux de l'agriculture sont passés de 1.185.000 à 1.852.000. Quant à ceux fournis par ´´les formes particulières d'emploi´´ (informel + dispositifs d'aide à l'emploi + travail à domicile), ils passent de 1.175.000 à 2.525.000 pendant la même période. Les secteurs de l'agriculture, des services et du Btph représentent à eux seuls 54,8% de la création nette d'emplois. (3)


Que faut-il faire?

Monsieur Mekideche ajoute: «Les mesures qui avaient été prises par le Conseil des ministres du 22 février 2011, (contrats d'insertion, incitations fiscales, soutien à la création d'entreprises) avaient fait retomber la pression mais ne l'ont pas fait disparaître. Alors beaucoup reste à faire. (...) La question qui se pose, dans ces conditions, c'est de savoir si on n'a pas atteint les limites de financement budgétaire des politiques publiques de l'emploi.» (3)

Je lui réponds «Oui!» Est-ce suffisant à l'évidence, non! On ne peut pas continuer à remplir un «tonneau des Danaïdes» qui ne se remplira jamais de cette façon. Il est grand temps de rechercher et d'identifier de nouvelles pistes de création d'emplois car le défi est toujours là.
«La relance annoncée du secteur industriel peut-elle constituer une de ces pistes? s'interroge M.Mekideche (...) Le secteur industriel est un des derniers moteurs de croissance et de création massive d'emplois qui n'a pas été encore mis en route en Algérie. (...) ce secteur ne crée pratiquement pas d'emplois (493.000 en 1999 et 522.000 en 2007). Cela est observable dans la baisse régulière de sa contribution au PIB (5% en 2012) et dans celle de son indice pour 2010 (- 2, selon l'ONS). (3)

«Alors, la nouvelle réponse à la problématique de l'emploi est toute trouvée: il faudra relancer rapidement le secteur industriel par tous les moyens possibles et tous secteurs confondus car, après avoir détruit de l'emploi, il peut en créer massivement, y compris dans les wilayas du Sud. En reconstruisant par exemple, sur des bases modernes et rénovées, les bassins d'emploi des grands centres urbains (...) En inversant la tendance à la désertification industrielle du pays et en faisant l'effort de mettre en adéquation le système de formation et de recherche avec les nouveaux besoins industriels et technologiques, on réalisera deux objectifs. Le premier est celui de relever durablement et structurellement le défi de l'emploi. Le deuxième est de rentrer dans la mondialisation par le haut: celle d'une économie tirée par le développement industriel et technologique. Les premiers signaux faibles sont enfin audibles (cimenteries de taille adaptées à Béchar et In Salah, réévaluation des gisements miniers de Béchar et Gara Djebilet, projets mécanique et automobile à Constantine, Oran, Rouïba et Tiaret, sidérurgie à Jijel). (...) On a perdu trop de temps avant d'identifier ces solutions et encore plus à les concrétiser. En vérité, trop d'intérêts installés et informels s'y opposent encore car la substitution aux importations limite leur boulimie. La bureaucratie fait le reste. (3)


Notre vision de l'emploi

Cette vision généreuse n'est pas de mon point de vue suffisante. Il est utopique de croire que ces investissements lourds pourront à eux seuls, suffire. Il faut se défaire de la vision de l'Etat rentier. Comment arriver à un Etat stratège qui donne dans le cadre d'une planification nécessaire pour le développement, les grandes lignes du développement. Nous ne pouvons pas concurrencer les sociétés internationales qui inondent le marché algérien sur des segments dont nous avons perdu le savoir-faire du fait d'un dégraissage qui non seulement a laissé sur le bord de la route des centaines de milliers de citoyens mais qui nous à fait perdre du même coup la capacité d'innover.

Certes, il nous faut lutter pied à pied pour consommer algérien et il ne suffit pas de le dire, il est nécessaire que des dispositifs soient mis en place pour rendre compétitive réellement la production nationale sans verser dans la paresse du monopole, notamment aussi par une pédagogie de tous les jours à travers nos médias (lourds et légers) sur la nécessité d'un consensus pour le développement du pays.

Dans toutes les contributions relevées, un maitre mot cent fois relevé: la nécessité de l'éducation et de la formation en phase avec une stratégie d'ensemble pour le développement du pays (stratégie énergétique, grands travaux, diminution de la dépendance alimentaire, verdissement du Sud...). Il est utopique de demander à l'Etat d'assurer un emploi à tout le monde. Par contre, le système éducatif doit dans son ensemble habiliter le jeune, quel que soit le niveau de sortie du système éducatif, à se prendre en charge.
Pour cela il est évident que les dispositifs de type Ansej et Andi qui ont participé il faut le souligner à résorber une partie du chômage, ne peuvent plus continuer de la sorte par manque de moyens et aussi du fait de la redondance des propositions de création d'emploi.
La saturation des bus de transports, en est un exemple. Acheter des milliers de casques pour la coiffure n'est pas une fin en soi. L'Etat doit faire des appels d'offres de création de richesse comme substitution à l'importation d'une façon graduelle de choses que l'on savait faire.

La tripartite devrait s'emparer de toutes nouvelles idées visant à aller plus loin que les dispositifs classiques. Les idées ne manquent pas. Souvenons-nous et sans verser dans un patriotisme économique paresseux et sans imagination: «Nos emplettes sont nos emplois.»

1. Rapport annuel de 2013 de l'Aicesis: Quatre propositions internationales pour réguler l'emploi dans le monde http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/46313


2.Demmad Akila http://www.elmoudjahid. com/fr/actualites/46311 12 09 2013

3.Mustapha Mekidèche: http://www.liberte-algerie.com/contribution-economique/problematique-de-l-emploi-en-algerie-necessite-de-nouvelles-solutions-196489

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 09:40

«Les Turcs déçus soulignaient l'avantage d'organiser une manifestation sportive dans un pays à cheval sur deux continents, l'Europe et l'Asie. ´´Je ne peux pas croire que le comité ait manqué l'occasion de commencer le marathon sur un continent et de le finir sur l'autre´´, ´´Ou bien les athlètes du triathlon traversant à la nage entre deux continents. Ce serait épique. Une occasion parfaite de faire l'Histoire. La Turquie aurait dû l'obtenir.»

Voeux pieux de citoyens Turcs

Réuni pour sa 125e session à Buenos Aires, le Comité international olympique (CIO) a confié le 8 septembre 2013 l'organisation des Jeux de la XXXIIe Olympiade en 2020 à Tokyo, laquelle l'a emporté sur les deux autres villes en lice, Istanbul et Madrid, après deux tours de scrutin. L'Espagne a été éliminée dès le premier tour ´´La presse mondiale est unanime: c'est l'économie qui a porté préjudice à l'Espagne´´, titre le quotidien espagnol El Mundo. Les doutes sur la vulnérabilité de l'économie espagnole ont été décisifs face à la candidature de Tokyo pour les Jeux de 2020. Cependant, comparée à la Turquie, l'Espagne s'en est mieux sortie. Bien qu'elle en soit à sa troisième tentative de candidature 1972, 2012, 2016, elle a organisé les Jeux de l'Olympiade à Barcelone 1992 et surtout elle a organisé une manifestation planétaire prestigieuse; la Coupe du Monde en 1982 ainsi que la coupe d'Europe

Malgré Fukushima ou à cause de Fukushima?

Pour Tokyo, il faut rappeler qu'en 1940 et 1964 Tokyo a été retenue pour organiser les jeux. De plus, elle a organisé les Jeux olympiques dhiver: Sapporo 1972, Nagano 1998.
Pour convaincre le CIO qu'au Japon «les Jeux seraient entre de bonnes mains», Tokyo s'était targuée d'avoir déjà mis 4,5 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros) dans un fonds spécial en banque pour couvrir le financement des Jeux (soit la moitié de la facture estimée), d'offrir des rues parmi les plus sûres du monde, des finances solides et des infrastructures du plus haut niveau pour des jeux compacts, 85% des sites se situant à moins de 8 kilomètres du village des athlètes. La capitale japonaise va donc accueillir les Jeux olympiques pour la deuxième fois de l'Histoire. La nouvelle a agréablement surpris, mais le projet n'est pas à l'abri des craintes liées à Fukushima.

Les Tokyoïtes ont crié ´´Banzai!´´ ce dimanche 8 septembre pour célébrer l'élection de leur ville pour organiser les Jeux olympiques 2020. L'annonce de cette désignation a été accueillie avec surprise car la population n'y croyait qu'à moitié. (...) ´´Même la Cour impériale a soutenu le projet´´ d'après le journal Sankei, en évoquant la visite de la princesse Hisako Norihito de Takamado à Bueno Aires. Mais cela n'étouffe nullement linquiétude concernant l'accident de Fukushima: ´´le Premier ministre Shinzo Abe a déclaré que la situation à la centrale était parfaitement sous contrôle et que Tokyo n'était absolument pas inquiété par l'accident. On ne peut nier toutefois que la capitale japonaise a aussi touché la corde sensible des membres du CIO, notamment quand elle a réussi à expliquer son choix de se relancer dans la course olympique afin de redonner de l'espoir aux Japonais, ébranlés par le séisme et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du pays en mars 2011.» (1)

Fukushima pollue le Pacifique! Fukushima sera (peut-être) démantelé d'ici... 40 ans (= 2051?)! Qu'en sera-t-il d'ici 2020 = dans 7 ans à peine? Si le gouvernement japonais s'empressait tant ces derniers temps à reprendre la main sur la gestion de la catastrophe de Fukushima, c'est notamment qu'il avait en ligne de mire les JO de 2020... Chaque jour, une nouvelle fuite, une annonce d'une hausse du taux de radioactivité inattendue... Pourtant c’est l’mapthie envers le peuple japonais qui l’a emporté sur les craintes suscités par lles conséquences radioactives du démantèlement qui diton ne s’estomperaient que dans quarante ans à la fin du démantèlement

.

Les précédents camouflets de la Turquie

Pour rappel cela fait cinq fois que la Turquie sollicite l'Occident pour organiser les jeux 2000, 2004, 2008, 2012. Quelle naïveté que ces Turcs qui n'ont rien compris! La proximité avec la Grèce et le marathonien Philippides ne leur est d'aucun secours. C'est un nouveau camouflet pour Ankara. Le rejet de la candidature turque pour l'organisation des Jeux olympiques de 2020 passe mal.

La France a été désignée en mai 2010 pour organiser l'Euro-2016. Une victoire qui fait jaser sur les rives du Bosphore, où l'on dénonce un choix politique plus que sportif. Soutenue par son président Abdullah Gül, la Turquie perd pour la troisième fois consécutive l'organisation de la compétition. La France a déjà accueilli le Championnat d'Europe en 1984 et la Coupe du monde en 1998. Elle avait également accueilli en 1960 l'ancêtre de l'Euro. Il n'empêche! Tout sauf la Turquie!

En mai 2010, lors de la non désignation de la Turquie, Yakir Mizrahi, journaliste sportif à Istanbul, écrivait: ´´Ne sommes-nous pas assez Européens pour organiser l'Euro?´´: «Nous sommes très déçus par la décision de l'Uefa. Nous pensons qu'elle est injuste, d'autant plus que la France obtient pour la deuxième fois le droit d'organiser l'Euro. Alors pourquoi priver la Turquie pour la troisième fois consécutive d'une telle opportunité? Nous avons l'impression que l'on nous envoie un message politique, comme si l'on voulait nous dire que nous ne sommes pas assez Européens pour organiser l'Euro. On nous reproche notre manque d'infrastructures et de moyens de transports. Mais l'Ukraine, qui organise l'Euro-2012, n'est pas mieux lotie. Et, pour couronner le tout, le patron de l'UEFA, Michel Platini, a été irrespectueux à l'encontre de notre président. Lorsque le président français Sarkozy est arrivé à Genève pour s'adresser aux délégués de l'Uefa, Platini s'est levé et l'a présenté à tous les membres du comité exécutif. Mais lorsque notre président Abdullah Gül est arrivé, il n'a pas daigné se lever. Les médias locaux ont dépeint ce geste comme une offense à la Turquie. Je pense que les Turcs ne vont pas oublier de sitôt cet épisode, ni cette décision injuste.´´»(2)

Les mea culpa turcs

Après le rejet de la candidature d'Istanbul à l'organisation des Jeux olympiques de 2020, la presse turque est amère et s'interroge: la décision du CIO est-elle politique, ou est-ce l'image négative de la Turquie qui a fait pencher la balance? Nous lisons: «Que pouvait-on espérer, alors que l'on assiste à nouveau à des manifestations de violence policière sur le campus de l'Université Ödtü à Ankara? Mehves Evin, dans Milliyet, pointe également les effets néfastes pour l'image de la Turquie des événements du parc Gezi, Turan Alkan dans Zaman, quotidien qui exprime un soutien critique à l'égard du gouvernement AKP, tout en refusant de conclure que ´´décidément, le monde extérieur n'aime pas les Turcs´´, estime que la décision de ne pas choisir Istanbul est politique: ´´Que deux tiers des membres du CIO aient voté en faveur de Tokyo a incontestablement une dimension politique et culturelle. ´´Les forces politiques que l'on retrouve implicitement au sein du CIO ne voient pas nécessairement d'un bon oeil que la Turquie franchisse un palier. Cette affaire est assez semblable à ce qui se passe avec l'Union européenne, à la porte de laquelle on nous fait attendre depuis des décennies. Les maîtres de ce monde considèrent ainsi que la Turquie doit certes faire partie du ´´système´´ mais en restant éloignée du ´´centre de commandement´´». (3)


Les tripatouillages des organisations du football et de l'olympisme

Là où il y a de l'argent, il y a de la corruption, voire des tripatouillages en tout genre. Les voix sont achetées en y mettant le prix. On se souvient tous de Avery Brundage qui régna pendant longtemps sur le CIO dans une grande opacité. Ce fut encore pire avec Juan Antonio Samaranch. Nous avons en mémoire la honte de l'attribution de la Coupe du monde 2022 à un émir ventripotent qui compte investir 200 milliards et construire des stades climatisés.

Ainsi après avoir plaidé, en juillet dernier, pour que le Mondial-2022 prévu au Qatar puisse se disputer en hiver, plutôt qu'en été, à cause des grandes chaleurs qui caractérisent ce pays désertique du Moyen-Orient, en qualifiant cette situation d'«irrationnelle», le président de la Fifa, Joseph Blatter, vient de déclarer que sa fédération «s'est peut-être trompée d'avoir donné son accord pour l'organisation de la Coupe du monde de football de 2022 au Qatar». Il a ajouté qu'il «faut par ailleurs tenir compte des paramètres politiques et géopolitiques». Continuant dans son mea culpa, Blatter s'en prend à l'eurocentrisme: «La Coupe du monde est un événement mondial. Qui sommes-nous, nous les Européens, pour imposer nos points de vue? Je pense qu'il est grand temps que l'Europe commence à comprendre qu'elle ne régit plus le monde et que certaines anciennes puissances coloniales ne sont plus en mesure d'imposer leur volonté aux autres peuples de la planète.» (4)



Le chemin de croix de la Turquie vers une Europe qui dérive loin d'elle


Les raisons du refus sont légères. Le choix d'Istanbul par le CIO se présentait comme plus audacieux. Trop risqué pour cette institution? La guerre en Syrie et la menace d'un embrasement possible du Proche-Orient ont-elles pesé sur la candidature stambouliote? Cette question n'aura probablement jamais de réponse. ´´Istanbul est à plus de 1000 km de Damas, a martelé Hasan Arat, président d'Istanbul 2020 durant sa campagne. Et les JO auront lieu dans sept ans! Nous espérons que la guerre sera terminée d'ici là...´´ Où est alors la raison?

Il nous faut remonter dans le temps. La Turquie d'Atatürk s'est toujours voulu européenne. Après avoir aboli le califat, adopté un modèle de Constitution copiée sur la Suisse et la France, elle a sans état d'âme choisi l'Occident. La Turquie, pays partagé entre Europe et l'Asie mineure, participe très tôt à la construction européenne. Elle est membre fondateur de l'Organisation européenne de coopération économique (1948), adhère dès 1949 au Conseil de l'Europe et à l'Otan en 1951. Durant la Guerre froide, la Turquie s'allia aux États-Unis et à l'Europe de l'Ouest. Le 11 novembre 1957, le Premier ministre turc souhaite que la Turquie adhère aux initiatives telles que la Communauté économique européenne, Le 31 juillet 1959, dix-huit mois seulement après l'entrée en vigueur des traités de Rome, la Turquie a présenté sa demande d'association à la CEE.

En 1961, lors de l'adoption de la nouvelle Constitution turque, un alinéa est rajouté à l'article 65, concernant la ratification des traités internationaux, afin de faciliter l'adhésion turque à la CEE8. La Grèce avait présenté sa demande le 8 juin 1959 pour un accord d'association avec la Communauté économique européenne entrant en vigueur le 1er novembre 1962. Celui avec la Turquie entra en vigueur le 1er décembre 1964. La Turquie a déposé sa demande d'adhésion à l'Union européenne le 14 avril 1987 (alors Communauté européenne). La Turquie est un membre associé de l'Union européenne(UE) et des communautés qui l'ont précédée depuis 1963. La Turquie a signé un accord d'Union douanière avec l'Union en 1995 et a officiellement été reconnue candidate le 12 décembre 1999 lors du sommet européen d'Helsinki. Les négociations commencèrent le 3 octobre 2005. La demande d'adhésion est devenue un sujet de controverse majeur parmi les élargissements en cours de l'Union européenne. Selon plusieurs sondages réalisés ces dernières années, la grande majorité des Européens et plus particulièrement des Français restent contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. (5)

En décembre 1997, le Conseil européen de Luxembourg décide de «lancer un processus d'adhésion englobant les dix États candidats d'Europe centrale et orientale et Chypre». Le Conseil européen «décide de convoquer au printemps 1998 des conférences bilatérales pour commencer les négociations avec Chypre, la Hongrie, la Pologne, l'Estonie, la République tchèque et la Slovénie [...]. Parallèlement, la préparation des négociations avec la Roumanie, la Slovaquie, la Lettonie, la Lituanie et la Bulgarie est accélérée». Tous ces pays ont été intégrés, on peut ajouter la Croatie dont l'adhésion a été très rapide.

L'Autriche et la France du président Sarkozy- celui qui a lancé la fameuse phrase-si la Turquie était en Europe cela se saurait- ont toutes deux déclaré qu'elles organiseraient un référendum sur l'adhésion de la Turquie et uniquement contre ce pays... C'est le cas en France avec le changement apporté en 2005 à la Constitution. Pourtant pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, l'empire Ottoman était appelé: " l'homme malade de l'Europe", et il n'a eu de cesse de se battre attaqué par les puissances de l'époque ; la perfide Albion et son acolyte le Coq gaulois qui étaient de toutes expéditions pour "protéger les minorités chrétiennes du Levant Le problème de la partition de Chypre est aussi un prétexte à l'évolution des négociations. La partie occidentale de Chypre est européenne. De l'autre côté de la route, les Chypriotes turcs n'ont aucun avantage... En 2006, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, considérait que le processus pourrait durer au moins jusqu'en 2021. On reste rêveur quand on sait que les pays de l'Est, anciennement les ennemis, ont été intégrés au pas de charge en moins de cinq ans. Nous sommes à plus de cinquante ans et il n'y a pas de signes avant-coureurs de l'acceptation des Turcs qui n'ont pas compris que l'Europe chrétienne est contre. Il suffit de lire les écrits de Giscard d'Estaing, des deux papes Jean-Paul II et plus encore le «panzer cardinal» Benoit XVI particulièrement remonté contre les Turcs qu'il connait pour les côtoyer en Allemagne. Pour Angela Merkel «inviter la Turquie à devenir un pays candidat était une erreur». Le 31 octobre 2012 le Premier ministre Recep Tayyip Erdoðan annonce que, si d'ici 2023 la Turquie ne se voit pas accorder le statut de membre, celle-ci retirera sa demande... (5)

On le voit, il y a un fait, l'Europe, et plus largement l'Occident, fait à l'égard de la Turquie l'endiguement, qui ne peut être expliqué que par la religion. Pour eux le spectre de l'Islam, même à la mode aseptisée de l'AKP, est incompatible avec les «valeurs» de la chrétienté. Il est à parier que des pays au coeur de l'Europe comme la Bosnie, l'Albanie passeront par le même feuilleton sans lendemain. Que veut en définitive l’Occident , s’acququiner avec les extrêmes d’un Islam Politique réactionnaire et repousser un Islam apaisé comme on le voit en Syrie ou dans les monarchies du Golfe ?

On comprend le Premier ministre turc Erdogan exprimant sa déception à la presse argentine après le niet du CIO: «Ce n'est pas juste. D'une certaine manière, le comité de l'IOC est en train de rompre avec le monde musulman qui représente 1.5 milliard de personnes.» Pourtant, C'est à Ephèse en Turquie, que dit-on, la Vierge Marie aurait terminé ses jours...



1. http://www.courrierinternational.com/ revue-de-presse/2013/09/09/tokyo-entre-surprise-et-euphorie?utm_campaign=&utm_ medium=email&utm_source=Courrier+international+au+quotidien


2. http://observers.france24.com/fr/content/ 20100528-france-gagne-organisation-euro-2016-turcs-voient-rouge


3. http://www.courrierinternational.com/ revue-de-presse/2013/09/09/un-revers-pour-la-turquie


4. http://algeriepatriotique.com/article/blatter-le-choix-du-qatar-pour-le-mondial-2022-ete-une-erreur*


5. Adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Encyclopédie Wikipédia

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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10 septembre 2013 2 10 /09 /septembre /2013 00:23

«Bien informés, les hommes sont des citoyens; mal informés, ils deviennent des sujets»

Alfred Sauvy

La tenue du G20 consacré en théorie à la marche économique du monde mais parasité par la crise syrienne, me donne l'opportunité de m'interroger sur cet Ovni que l'on pourrait traduire par Objet Voleur Nullement Identifié tant il est obscur, secret et avare de transparence. Nous allons le décrire et ensuite nous allons justement mon- trer comme le clame Alfred Sauvy sur sa définition du citoyen, en faisant une lecture rapide de l'ouvrage remarquable, selon nous, d'Edwy Plenel, intitulé d'une façon magistrale: «Le droit de savoir» consacré justement à l'opacité de ces paradis fiscaux.



Le G20: le nouveau gouvernement du monde

Le Groupe des vingt (G20) est un groupe composé de dix-neuf pays et de l'Union européenne dont les ministres, les chefs des banques centrales et les chefs d'État se réunissent régulièrement. Il a été créé en 1999 et vise à favoriser la concertation internationale en intégrant le principe d'un dialogue élargi tenant compte du poids économique croissant pris par un certain nombre de pays. Le G20 représente 85% du commerce mondial, les deux tiers de la population mondiale et plus de 90% du produit mondial brut (somme des PIB de tous les pays du monde).

En déduction, nous remarquons qu'un tiers de la population mondiale, soit près de 2, 5 milliards d'habitants et dont le PIB n'est que de 10%, n'est pas représenté et naturellement personne ne défend sa cause. Nous sommes loin des organisations généreuses telles que la Cnuced, le groupe des 77, bref d'une tribune pour le tiers-monde que le néolibéralisme triomphant et prédateur a laminé laissant un appendice appelé la FAO pour gérer les famines de ce tiers-monde. Nous pouvons sans erreur parier sur le fait que les décisions prises par les grands de ce monde, encore que la présence de pays comme l'Arabie Saoudite voire ne s'explique pas si ce n'est par son tiroir-caisse qui lui permet de jouer au pompier pour renflouer le FMI ou la BM, comme ne s'explique pas aussi l'absence de l'Iran, la nation musulmane la plus développée technologiquement

Pour rappel, les 15 et 16 février 2013, s'est tenu un G20 financé à Moscou. Trois thèmes importants ont notamment été abordés. Face à la menace d'une guerre des monnaies, les pays sont convenus de ne pas «procéder à des dévaluations compétitives» et de «progresser plus rapidement vers des systèmes de taux de change davantage déterminés par les marchés»51. Une lutte accrue contre l'évasion fiscale. Les pays se sont aperçus que les grandes firmes multinationales pratiquaient l'optimisation fiscale à grande échelle ce qui pesait sur les ressources des États. Ils ont demandé à l'Ocde de leur présenter un plan d'action complet pour la réunion de juillet prochain. Sur le plan des finances publiques, deux lignes s'opposent: ceux qui veulent consolider rapidement les finances publiques (Allemagne et BCE) et ceux qui sont plus accommodants sur ce point. (1)


Les « oubliés » de toujours

Naturellement, les oubliés donnent de la voix contre le G20 quand leur manifestation n'est pas réprimée pour ne faire entendre qu'une voix. Ainsi, une alternative appelée forum de Dakar, de février 2011, a eu lieu et le procès des puissants a été fait: «Lors de ce forum social mondial a été adopté l'appel de Dakar à la mobilisation face aux G8 et G20». Il affirme: «Le G20 est constitué de 20 pays parmi les plus riches au mépris de tous les autres. Il s'est autoproclamé garant de la stabilité économique et financière mondiale au lendemain de la tempête financière de 2008, mais n'a en rien protégé les peuples de cette grande crise. Au contraire, il a maintenu la dictature de la finance qui déploie son emprise sur tous les aspects de notre existence: logement, travail, éducation, agriculture, climat, retraites, connaissance, biodiversité, etc. Par son action, il renforce les acteurs et les mécanismes à l'origine de ces crises, tout en faisant payer la note aux citoyens.» (2)

Que reste -t-il de cette utopie généreuse? Plus rien, les pays porteurs de cette vision généreuse sont rentrés dans le rang. On se souvient du grand écar de Lulla partagé entre le club du réel (le G20) et le club de l'imaginaire (Forum de Porto Allegre).
On se prend à rêver sur le combat titanesque du G20 contre la finance folle, celle générée par l'économie casino où il n'y a pas création de richesse mais spéculation. Il est curieux de remarquer que cela fait pratiquement cinq ans que les grands de ce monde veulent s'attaquer fermement en allant à reculons contre les paradis fiscaux.

Pourtant, il y eut des présidents qui ont combattu cette finance. Le cas le plus cité est celui de Franklin Delano Roosevelt. Edwy Plenel nous en parle: «S'en prenant aux «vieux ennemis de la paix», dont au premier chef, «le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse», le leader démocrate poursuivait ainsi: «Ils avaient commencé à considérer le gouvernement des Etats-Unis comme un simple appendice de leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu'il est tout aussi dangereux d'être gouverné par l'argent organisé que par le crime organisé.» (3) (p.92)


Le droit d'être bien informé

Les damnés de la terre ne sont donc pas informés de ce qui se décide à leur propos en termes de partage du monde. Si à l'échelle planétaire, il y a une vaste conspiration du silence pour que les faibles en sachent le moins possible, qu'en est-il à l'intérieur des Etats et quel est le sort d'un citoyen qui ne perçoit l'information que distillée avec, au passage, Dame Anastasie synonyme de la censure qui agite ses grands ciseaux dans le sens voulu par les tenants du pouvoir?

Le droit de savoir! N'est-il pas une réalité dans ce pays où le citoyen sait tout? Avec «Le droit de savoir» Edwy Plenel, pour utiliser une formule devenue à la mode, désenfume le sujet. «La démocratie lit-on dans l'ouvrage d'Edwy Plenel, ne se réduit pas à la légitimation par les umes des gouvernants. Sacralisant l'idée d'un face-à-face entre le peuple et ses dirigeants, cette vision témoigne de la prégnance du bonapartisme plébiscitaire dans la culture politique française et, par conséquent, de l'insigne faiblesse de son exigence démocratique. Dévalorisant les corps intermédiaires, la société civile, les forces du droit et les tribunes de presse, elle réduit la démocratie au fait majoritaire. Or, si la majorité s'est imposée comme règle de désignation des gouvernants, elle ne saurait aucunement suffire pour justifier leurs actions une fois qu'ils ont été élus. Tout au contraire, ainsi que le résume Pierre Rosanvallon, «un pouvoir ne peut être considéré comme pleinement démocratique que s'il est soumis à des épreuves de contrôle et de validation à la fois concurrentes et complémentaires de l'expression électorale.» (4)

Défendre sans concession la liberté de la presse, ce n'est donc pas s'arc-bouter sur un principe abstrait mais illustrer une conception concrète de la vie démocratique, une exigence pratique de la vie en démocratie. À cette aune, que nos responsables politiques d'aujourd'hui semblent tièdes et frileux comparés à certains de leurs prédécesseurs! Prenez par exemple Pierre Mendès France (1907-1982), ce radical qui, de nos jours, passerait sans doute pour un indigné: «La République doit se construire sans cesse car nous la concevons éternellement révolutionnaire à rencontre de l'inégalité, de l'oppression, de la misère, de la routine, des préjugés, éternellement inachevée tant qu'il reste des progrès à accomplir.» (3)

Prenant comme exemple Mendès-France Edwy Plenel ajoute: «À cet engagement de 1954, durant son mandat rapidement écourté de chef du gouvernement, fait écho, vingt ans après, cette définition en 1976 de la démocratie par l'homme qui, à gauche, incarnera le refus du présidentialisme: «La démocratie, écrivait Mendès-France dans La vérité guidait leurs pas, c'est beaucoup plus que la pratique des élections et le gouvernement de la majorité: c'est un type de moeurs, de vertu, de scrupule, de sens civique, de respect de l'adversaire; c'est un code moral.» (3)(pages 48/49)

Allant plus loin nous dit Edwy Plenel, le président du Conseil français Mendès - France s'alarmait alors en son temps, de l'émergence progressive de cette «tyrannie douce» tôt entrevue par Alexis de Tocqueville dans de la «Démocratie en Amérique» (1835): un despotisme inédit, dégradant les hommes sans les «tourmenter», où les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître et y rentrent.» (3)(page 50)

Ce qui «manque» dans l'ouvrage d'Edwy Plenel

On peut reprocher à Edwy Plenel- encore une fois,son ouvrage est un vrai plaidoyer pour la liberté d'expression et pour le devoir d'informer de la presse- de n'avoir pas mis suffisamment l'accent sur justement, la saturation de l'information par les médias du fait des technologies de l'information (TIC). L'auditeur et le téléspectateur, en un mot, le citoyen Lambda n'a pas les clés de compréhension qui lui permettraient de décoder la vraie information de la propagande notamment, mise en avant par des médias aux ordres qui nous saturent d'informations tendancieuses. Le citoyen du «monde» est démuni vis-à-vis de ce matraquage planétaire et il lui est difficile de juger objectivement dans cette masse d'informations présentées ludiquement, le vrai du faux, le bon grain de l'ivraie.
Il est vrai que la nature humaine étant ce qu'elle est, le journaliste informe à travers sa perception du monde formaté par sa formation, sa naissance, son vécu, ses convictions et ce que lui disent de dire les «commanditaires» responsables de ces médias aux ordres.

Hanna Arendt, citée par Edwy Plenel, distingue deux types de vértiés produites par le cerveau humain : « Les vérités de raison et les vérités de faits » . es premières tiennet du faux ami tant elles peuvent être aussi bien déraisonnables que pertinentes.. Elle nous met en garde contre cette tentation d’imposer notre point de vue qui peuvent amener à ..la Guerre de tous contre tous au nom des certitudes de chacun : «La liberté d'opinion, écrit-elle est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat (...) les vérités de fait sont les vérités politiquement les plus importantes.» (3)(p.112)

On ne peut pas dans ce cadre, invoquer l'affaire syrienne du gaz sarin. En dehors de toutes confirmations des faits, on décide d'aller porter le malheur, en étant sélectif dans le traitement de l'information; n'est-ce pas en effet, Carla del Ponte - mandatée par l'ONU - qui avait déclaré en mars dernier que les rebelles étaient responsables de l'attaque au gaz sarin? Naturellement, la voix de Carla del Ponte fut étouffée car elle ne cadrait pas avec la doctrine de l'Empire et de ses vassaux..

Mieux encore une religieuse qui vit à Damas depuis vint ans et qui n’a cessé de « crier » la « vraie vérité » fait part dns uen interview de ses doutes concernant l’atlaque ua gaz sarin du 21 aout. Ecoutons la : « ( …) Cela fait plus d’une semaine, et plus précisément depuis le 22 Août, que j’examine ces éléments nourrissant l’attaque médiatique dirigée contre le peuple syrien. Ce que je peux vous assurer, et que je me prépare à consigner dans un rapport, est qu’ils ont été « délibérément préfabriqués ». »(5)

« La première preuve en est que Reuters a commencé à diffuser plus d’une dizaine de documents à partir de 6h05 en disant que l’attaque chimique s’était produite entre 3h et 5h du matin. Dans ces conditions, comment est-il possible qu’en l’espace de 3h au maximum on ait pu aller chercher, chez eux, plus de 200 enfants et 300 jeunes adultes, avant de les transporter, de les rassembler, de les aligner comme nous les avons vus, ou encore de prendre le temps de les secourir et de nous le montrer ? Comment se fait-il que nous ayons assisté à toute cette séquence et que les médias ne soient arrivés qu’ensuite ? Comment expliquer que 90% des enfants étaient si jeunes ? Où étaient leurs pères ? Où étaient leurs mères ? Comment a-t-on procédé à une telle sélection pour nous présenter ces horribles images ? J’assume la responsabilité de ce que j’affirme : ces documents ont été préfabriqués ! »(5)

Et en Algérie, ce pays de cocagne ou le bon grain de la bonne information co-exite avec l’ivraie de la propagande ?

La liberté d'écrire est en théorie garantie, il y aurait plus de 50 quotidiens qui ont des impacts divers. L'Algérien est saturé. Si on lui ajoute les médias du pouvoir, notamment la télévision, il a en face de lui beaucoup d'information mais que vaut-elle? Par la force des choses, les médias officiels de par leur indigence provoquent des réactions de rejet à telle enseigne que même des actions objectivement positives du pouvoir sont considérées comme suspectes, notamment par d'autres journaux dits libres mais qui ne sont pas plus libres que les autres. Leur seul degré de liberté, voire leur cap, est souvent de présenter l'action gouvernementale sous un jour couleur de soufre.

Mieux encore, l'ouverture des médias lourds, notamment les nouvelles TV offshore distillent elles aussi une propagande aussi dangereuse, sinon pire que celle du pouvoir, puisqu'elle prétend non seulement détenir la vérité contre tous, mais a la prétention de dicter la façon de penser au citoyen contrevenant ainsi fondamentalement à la liberté du citoyen d'être libre de ses opinions, de ses choix de ses espérances...

D'autre part et pour rester dans le registre de la corruption et de l'opacité, la particularité de l'Algérie de 2013 c'est l'existence de fortunes mystérieuses avec des personnages qui ont jailli du néant et qui, contrairement aux riches classiques qui font dans la discrétion, la particularité des nouveaux riches en Algérie, il y aurait 4000 millionnaires, est qu'ils font dans l'ostentation, sûrs de leur impunité, ils défient un Etat souvent absent avec des fonctionnaires besogneux résignés et qui disent qu'ils ne peuvent rien contre les intouchables.

En d'autres cieux, ils sont dénoncés. A titre d'exemple, C'est le cas de la loi sur la liberté de l'information votée en 2005 en Grande-Bretagne. Elle a permis de mettre à la gabegie des députés qui se servaient illégalement dans les fonds publics. Pour l'histoire, Edwy Plenel nous apprend que la première loi sur la liberté de la presse est suédoise et date de 1766. Le principal inspirateur de cette loi Anders Nordencantz écrit: «La meilleure forme de gouvernement, c'est celle qui comporte le moins de secrets derrière lesquels la malveillance et la méchanceté des hommes peuvent se cacher. Dans les régimes despotiques, tout est secret. Le fonctionnaire est responsable uniquement devant le despote. Cela n'est pas le cas dans les gouvernements libres.» (3)(p;77)

Qu'en est-il de l'information du citoyen? On dit qu'une presse digne de ce nom est le quatrième pouvoir. Pouvons-nous dire que nous avons des journalistes d'investigation qui travaillent librement? Peut-être, combien sont ils? Assurément, très peu. Il faut bien en convenir, la presse n'est pas libre. Elle n'a souvent pas les moyens de son indépendance. Ce qui l'amène à s'autocensurer.

Dans ces conditions, les informations qu'elle donne s'apparentent à des lieux communs reprenant souvent des dépêches étrangères comme dans le feuilleton Sonatrach. Pourtant, il faut aussi avoir le courage de dire qu'elle est traversée par des courants, et le moins qu'on puisse dire ils ne font pas dans l'objectivité. Nous l'avons vu avec l'appréciation de l'année de tous les dangers - attaque du pays à Tiguentourine, et maladie du président -qu'a eu à assumer le Premier ministre Sellal. Une brève lecture nous a confortés dans le fait que l'objectivité est encore un Graal pour la presse.

On ne peut pas réduire le travail d'une année avec ses hauts et ses bas,ses ratés,ses réussites à une formule lapidaire lue sur Facebook. Il vient que tout est lié à la liberté de l'information qui est un bien de chacun, pour peu que l'on connaisse les limites et qu'on se sente concerné au-delà du tout, par le vivre-ensemble. Ce qui doit nous inciter à critiquer sans concession mais d'une façon constructive, apaisée, notamment s'agissant de dossier de fond à titre d'exemple, tel que l'Ecole qui doit être l'objet de toutes les sollicitudes quelles que soient les chapelles. Nous avons à apprendre et l'ouvrage d'Edwy Plenel devrait être lu et relu pour en tirer la substantifique moelle...


1. G 20: Encyclopédie Wikipédia


2. http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.peuples-solidaires.org/appel-de-dakar-a-la-mobilisation-face-aux-g8-et-g20-en-france-en-2011/&title=%5B4%5D

3. Edwy Plenel: Le droit de savoir: Edition Don Quichotte, Le Seuil Avril 2013


4 http://www.restezassis.net/restez-assis/2013/04/faut-il-lire-edwy-plenel-le-droit-de-savoir-.html

5. Mère Agnes Maryam http://www.mondialisation.ca/syrie-sans-couverture-internationale-les-terroristes-nauraient-jamais-ose-franchir-les-lignes-rouges/5348824

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 13:50

«L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde.»

in Le Mythe de Sisyphe. Albert Camus

La tragédie syrienne est une réalité. Les fondements de la révolte- à l'instar des jacqueries arabes qui ont démarré à Sidi Bouzid- sont cousues de fil blanc Cependant, cette tragédie à nulle autre pareille, va remettre en question beaucoup de certitudes, outre les petits qui vont une fois de plus être laminés, il y aura -si l'affaire de Damas tourne mal- de profondes remises en cause, un nouveau partage du monde et des influences.

Le monde occidental sur le déclin inexorable

On a cru un moment qu'après la disparition de l'empire soviétique sous le coup de boutoir de la CIA, du fait religieux à la fois d'un pape prosélyte,- souvenons-nous du fameux «n'ayez pas peur!» et de Lech Walesa l'électricien de Gdansk - et d'un certain Ben Laden, hérault de la lutte en Afghanistan alimenté par des missiles Stinger fournis pas la CIA et qui auraient fait des ravages sur les chars, russes, allait selon les termes de George Bush père aboutir comme martelé lors de la deuxième guerre du Golfe de 1991, à l'avènement d'un monde plus juste.

Ce ne fut pas le cas, l'empire soviétique et ses marches s'effritant, suite à des dépécements idéologiques, il fallait un nouveau moteur pour maintenir l'empire américain en tête. N'ayant plus d'adversaire à sa taille et étant véritablement sur le déclin en termes de matières premières et en termes d'énergie, il fallait s'en trouver un. Parallèlement, des idéologues comme Bernard Lewis qui a beaucoup analysé l'Islam et le Monde arabe, ou comme Samuel Huntington confortèrent une nouvelle vision des nouveaux défis de l'Empire. Ce fut le Pnac (Project for New American Century) un think tank néoconservateur américain. fondé au début de 1997 par William Kristol et Robert Kagan. Dont le but est de promouvoir le leadership mondial des États-Unis. Le Pnac pose en principe fondamental la considération selon laquelle le «leadership américain est à la fois bon pour l'Amérique et bon pour le monde» et apporte son soutien pour une «politique reaganienne de puissance militaire et de clarté morale». Son influence fut très grande durant le mandat dû à la fois sur le plan militaire et sur la politique des affaires étrangères.

Le monde manichéen de George W.Bush et des néoconservateurs: «Qui n'est pas avec nous est contre nous», a semé le chaos aux quatre coins du Monde arabe et islamique. Tous les conflits actuels mettent aux prises des musulmans entre eux- la fable des printemps arabes- ou en lutte contre des agressions fomentées par l'Empire. La particularité de cette politique est qu'elle fait une place de choix à Israël, notamment sous l'influence des fondamentalistes du sionisme chrétien.

Il vient que la convulsion actuelle d'un des derniers dominos arabes non encore «normalisé» s'inscrit dans cette vision de fuite en avant d'un Empire devenant de plus en plus dangereux au fur et à mesure que ses moyens déclinent et jouant au poker sa survie. Souvenons-nous : Pour l'histoire, écrit Jean Bonnevey : « les USA, après s'être créées en révolte contre la Grande-Bretagne ont pris la succession de l'Empire britannique dans une volonté de dominer le monde par le contrôle des mers. Une vision commune du monde partagée avec un fond ethnique et religieux a créé depuis la Première Guerre mondiale au moins ce qu'on appelle les Anglo-Saxons. Ce sont ces derniers qui imposent une vision très atlantiste à l'Europe continentale et qui, en fait, orientent les choix de la «communauté internationale» concept creux et sonore du fait que c'est un abus de langage ».(1)

Le «non» britannique à la guerre nous conforte qu'il y a une limite à l'aventure. Ceci est possible car la patrie de l'Habeas Corpus a encore des institutions avec des forces, des rappels. Dans le même ordre, Jean Bonnevey écrit: «Est-ce aujourd'hui un nouveau tournant historique avec la fin de l'axe anglo-saxon? Assurément, par rapport à l'Afghanistan, l'Irak et même la Lybie, il y a rupture. Le caniche a rompu la laisse. Une rupture imposée au gouvernement par les élus et l'opinion publique. C'est le camouflet politique le plus cinglant de l'époque actuelle! La dernière fois que la Chambre des Communes a dit «non» à une intervention militaire proposée par un Premier ministre, cela remonte à 1782. A l'époque, le Parlement britannique avait refusé d'envoyer des troupes supplémentaires en Amérique pour la guerre d'indépendance, contre la volonté du chef du gouvernement, Lord North. Il a été contraint de démissionner un mois plus tard. Dans les deux cas, un Premier ministre conservateur va-t'en-guerre a été répudié par ses propres fidèles.(1)

La Grande-Bretagne, tout le temps le caniche des Etats-Unis dans les expéditions punitives, a laissé dernièrement sa place à la France qui se découvre une âme de redresseur de tort pour aller casser de l'Arabe, avec les muscles des Etats-Unis. On se prend à parier que la morale nouvelle de la gauche française ne lui permettra pas cependant d'aller guerroyer seule en Syrie en cas de renoncement des Etats-Unis...Pas folle la guêpe...

Avènement d'un monde véritablement multipolaire

On a tout dit du balancement du barycentre du monde vers l'Asie. Le monde regardera de plus en plus vers le Pacifique et l'hégémonie du monde atlantique est sur un déclin multidimensionnel, bien mis en évidence par le diplomate singapourien Kishore Mahbubani qui écrivait dans son ouvrage: «Le défi asiatique»: ««L'essor de l'Asie entraînera des transformations tout aussi importantes que celui de l'Occident..., qui devrait se réjouir de l'émergence asiatique, mais qui aura de grandes difficultés à s'y adapter.» (2)

Pour revenir au G20, lors du dîner, le plus petit dénominateur commun trouvé par les leaders du G20 aura été la simple condamnation générale de l'usage des armes chimiques. «La question pour certains était de savoir qui avait utilisé ces armes chimiques. Poutine n'y répond pas.

Dans cette tragédie syrienne, il ne faut pas croire comme le martèlent les médias occidentaux, qu'il y a une unanimité de 13 contre deux (les empêcheurs de tuer en rond que sont la Chine et la Russie) au Conseil de sécurité sur l'attaque de la Syrie. Les autres pays ne sont pas tous d'accord exception faite du Maroc d’accord lui aussi – mais a-t-il ne choix ?- pour aller porter le malheur au peuple syrien.

De plus, les pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) jugent inacceptable une intervention étrangère armée dans le conflit syrien qui ne peut être résolu, selon eux, que par voie de négociations, a indiqué jeudi le conseiller indien à la Sécurité nationale, Shivshankar Menon. «Seuls les Syriens peuvent décider de leur avenir. D'autres pays ne peuvent intervenir qu'en intermédiaires lors des négociations», a déclaré M.Menon lors d'une conférence de presse à l'issue de la 3e réunion des hauts représentants chargés des affaires sécuritaires des pays du Brics à New Delhi, capitale indienne. Et d'ajouter que seul un processus politique avec la participation de toutes les parties intéressées était acceptable en Syrie. Selon le responsable indien, la situation en Afrique de l'Ouest et en Afrique du Nord et en Syrie ont alimenté la discussion lors de laquelle la Russie était représentée par le secrétaire de son Conseil de sécurité, Nikolaï Patrouchev. Les participants à la réunion ont également abordé la lutte contre le terrorisme, la piraterie et la cybercriminalité.(3)

Implosion inexorable du Monde arabe

Que reste-t-il du monde dit arabe? Il fut une époque où sa signification avait un sens. Quand Nasser parlait de l'unité arabe, il avait donné au départ une dimension aux Arabes et dans la foulée on s'est pris à rêver à une nouvelle Nahda non plus basée sur le fait religieux, mais véritablement sur un baath multidimensionnel. Michel Aflack, le fondateur du baâthisme se retournerait dans sa tombe en voyant ce qui reste du nationalisme arabe après les rodomontades de Nasser, puis de Saddam Hussein qui n'ont pas su ancrer l'alternance au pouvoir faisant de leur pays des propriétés privées se transmettant d'une façon dynastique ou par l'émeute.

A côté de cette vision laïque du monde dit arabe, le plus grand malheur des Arabes vient des potentats rétrogrades réactionnaires mais disposant d'une rente pétrolière qui leur permet d'avoir les faveurs d'un Occident plus que jamais en ébriété énergétique.
Ce qui se passe maintenant avec la Syrie où curieusement, le peuple est à 70% derrière Bachar Al Assad selon l'analyse de l'Otan, est tragique et le sera encore plus à Dieu ne plaise si la boîte de Pandore, malheureusement inéluctable s'ouvrait et libérait des bombardements avec des dommages collatéraux du type de ceux de l'Irak avec plus d'un million de morts et une dynamique mortifère léguée par l'Empire à raison de 30 à 40 morts et une centaine de blessés par jour, cela fait un scoop de 20 secondes dans les médias occidentaux: «Cachez ce sein que je ne saurais voir». Pourtant, ce sont des morts aussi «respectables et humains» que les autres.

Riyadh fait depuis longtemps figure de parrain du Conseil national syrien, la principale coalition anti-Assad, à qui elle fournit armes et argent. Ankara, quant à elle, plaide pour qu'une telle intervention ait pour objectif de renverser le régime, et pas seulement de sanctionner l'usage d'armes chimiques. Pourquoi? L'Arabie des Saoud ne sait pas que son tour arrivera et que l'Arabie sera à sou tour divisée pour bien isoler les puits de pétrole de l'émirat religieux autour de La Mecque et de Médine..Un nouveau banthoustan qui permettra l'occupation de l'Empire entre les puits de pétrole

L'acharnement des Saoud, notamment à travers le prince Bandar Ben Sultan, le chef d'orchestre du chaos syrien, ne s'explique pas. Pourtant, il y a peu de chiites en Syrie, la Syrie est une mosaïque de peuples et de religions différentes notamment les Chrétiens qui paradoxalement et à des degrès divers, sont derrière le pouvoir laïc de Bachar El Assad.

L'appel inaudible du pape

Décidément, ce pape n'est pas comme les autres! Il défend au nom de la dignité de la personne humaine des musulmans, il est véritablement sur les traces de François d'Assise!
On apprend que le Saint-Siège déploie une offensive diplomatique pour une négociation politique Le pape François a adressé une lettre au G20 appelant à la retenue militaire en Syrie, tandis que le Saint-Siège a exposé aux ambassadeurs accrédités les principes d'une solution politique. A l'appel du pape, une «chaîne de fraternité humaine» avec la Syrie. Samedi 7 septembre 2013, tous les «hommes de bonne volonté», croyants ou non, sont invités par le pape François à une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie et au Moyen-Orient.Une manière de mobiliser «toute l'humanité»...Le Saint Siège a un rôle moral qui ne va pas au-delà des principes puiqu'il ne dispose pas de moyens de puissance.
«À tous les dirigeants présents (au G20 de Saint-Pétersbourg, Ndlr), à chacun d'entre eux, je fais un appel du fond du coeur pour qu'ils aident à trouver des moyens de surmonter les positions conflictuelles et d'abandonner la vaine prétention d'une solution militaire.» à «chercher, avec courage et détermination, une solution pacifique à travers le dialogue et la négociation entre les parties, qui soit soutenue de manière unanime par la communauté internationale».(4)

Que font les religieux arabes?

Il est évident qu'une assemblée de corrompus sous l'égide de l'Egypte,en l'occurrence la Ligue arabe, un reliquat de la Guerre froide, n'a aucun magistere moral quand elle appelle au meurtre d'autres Arabes et à la destruction de la Syrie. Mieux, les pays du Golfe veulent être dans la meute de la curée comme en 1991 et 2003 quand il s'est agi de démolir l'Irak. On se demande encore ce que représente ce club sa trapes qui a prisen otage les éprances de plus de 300 millions d’Arabes ; elle ne représente rien, si ce n'est un appendice du ministère des Affaires étrangères égyptien, qui offre une retraite dorée avec l'argent des contribuables arabes, notamment algériens, à un ancien ministre égyptien des Affaires étrangères.

De plus, l'Islam est pris en otage par les pouvoirs arabes et nous n'avons pas vu jusqu'à présent d'appel des uléma de chaque pays, tétanisés qu'ils sont par leurs pays respectifs. Aucun appel à la paix, ni dans les mosquées ni ailleurs. Où est Al Azhar, Al Quaraouine, Azzitouna ? Peuvent ils rester indifférents à la tragédie syrienne ?

Pire que cela, comment voulons-nous que l'OCI (Organisation des Nations islamiques) appelle à la paix qui est prise en otage à la fois par l'Arabie Saoudite (le siège) et par la personnalité du secrétaire général lui-même turc et lui même dans la cohorte de l'expédition punitive. Ce qui laisse à penser du même coup le rôle pour le moins désastreux et suicidaire d'un gouvernement islamique en Turquie qui appelle à la mise à mort d'un autre pays islamique!

Il est à espérer que l'appel à la paix soit entendu et qu'une transition apaisée puisse avoir lieu. S'agissant des pays arabes, notamment du Golfe, si la géopolitique de l'énergie venait à consacrer l'indépendance américaine, nous verrons alors la réalité du pouvoir des ces potentats et peut-être qu'il y aurait un avenir pour les pays arabes, un avenir basé sur le savoir, l'effort, l'endurance et l'alternance au pouvoir seules voies pour exister dans ce XXIe siècle de tous les défis et de tous les dangers.

Dans le cas contraire, les Arabes, à l'instar des Indiens d'Amérique, disparaîtront en tant que nations et ce qui restera d'eux dans leur fatalité mortifère, c'est la nostalgie de l'âge d'or que l'on se racontera dans les chaumières.



1.http://metamag.fr/metamag-1500-Usa-Gb-La-fin-des-Anglo-saxons-.htmll
2. Kishore Mahbubani:The New Asian Hemisphere: The Irresistible Shift of Global Power to the East. Edt. Publics Affairs, U.S. (2009)
3.http://www.legrandsoir.info/syrie-les-brics-pronent-un-reglement-negocie.html
4.http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/Rome/A-l-appel-du-pape-une-chaine-de-fraternite-humaine-avec-la-Syrie-2013-09-05-1008090

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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6 septembre 2013 5 06 /09 /septembre /2013 23:08


« Le Vatican ,combien de Divisions ? »

Staline

La tragédie syrienne est une réalité. Les fondements de la révolte- à l’instar des jacqueries arabes qui ont démarré à Si Bouzid- sont cousues de fil blanc Cependant, cette tragédie à nul autre pareille, va remette en question beaucoup de certitudes outre les petits qui vont une fois de plus être laminés, il y aura –si l’affaire de Damas tourne mal- de profondes remises en cause, un nouveau partage du monde et des influences.

Le Sommet du G20 dominés par la tragédie syrienne

Les Américains ont eu toutes les peines du monde à convaincre au sommet du G20 de Saint-Pétersbourg. De toutes parts ce fut des niet . De même François pour Hollande ne s'est fixé qu'un seul objectif: rallier «la coalition la plus large possible» de pays en faveur d'une intervention punitive en Syrie, aux côtés des Américains.

«Nous comptons sur le soutien des Européens et des pays arabes», assurait l'entourage du chef de l'État. Peine perdue. François Hollande avait à peine posé le pied sur le tarmac de l'aéroport de Saint-Pétersbourg qu'il était déjà lâché par ses plus proches alliés, les Européens. Membre du G20, représentant les 28 États membres de l'UE, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, flanqué du président de la Commission José Manuel Barroso a clairement rejeté l'usage de la force en Syrie. «Il n'y a pas de solution militaire au conflit en Syrie» a-t-il déclaré à Saint-Pétersbourg, «seule une solution politique peut arrêter les massacres, les violations de droits de l'homme et la destruction de la Syrie». Le président de l'UE a calqué sa position sur celle d'Angela Merkel, hostile aux frappes en Syrie, comme 70 % des Allemands, et favorable à une «solution politique dans le cadre de l'ONU».(1)

Le camouflet est sévère pour le président français. Après avoir subi la poignée de main glaciale de Vladimir Poutine, François Hollande espérait un soutien, au moins moral de ses amis européens, à sa décision d'intervenir militairement en Syrie. Il n'en est rien. «À ce jour, la France est le seul pays de l'UE» à vouloir punir militairement la Syrie, a rappelé Herman Van Rompuy, soulignant l'isolement de la France. (…)Mais il est vrai, qu'au G20, le rapport de force n'est pas du tout favorable à une intervention militaire. Hormis les États-Unis et la France, les va-t-en-guerre se comptent sur les doigts d'une main: Turquie, Arabie saoudite, Australie, Canada. Les pays des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont tous opposés à une intervention militaire, pour des raisons de non-ingérence, par hostilité à l'Occident ou pour des motifs purement économiques. C'est ce dernier aspect qu'ils ont mis en avant, au G20, dans un communiqué commun, soulignant «l'impact extrêmement négatif sur l'économie mondiale» qu'aurait «une intervention étrangère» en Syrie. Vladimir Poutine a réussi la prouesse d'agréger autour de lui, son allié traditionnel chinois, les autres grands pays émergents (Brésil, Inde, Afrique du Sud Indonésie, Corée…) ainsi que des démocraties occidentales réticentes, pour de multiples raisons, à s'engager dans un nouveau conflit au Proche-Orient.(1)

On le voit sur le fond, Poutine est parvenu à imposer l'ONU comme seule instance légitime pour trancher l'issue du conflit syrien. Au dîner, la majorité des dirigeants du G20 ont emboîté le pas au président russe, en insistant sur la nécessité de trouver une solution politique, et non militaire, à la crise syrienne, dans le cadre des Nations unies. Alors que sa présence n'était pas prévue à l'origine, le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi s'est déplacé à Saint-Pétersbourg.

La réponse probable de la Russie à l’attaque de la Syrie

La Russie verrait elle la Syrie se faire démolir sans réagir ? Il peut paraitre évident que l’armada russe qui s’est déplacée vers la Méditerranée n’est pas là pour rien, au minimum elle veut dissuader, au pire elle est là pour des mesures de représailles . Le maillon faible serait l’Arabie saoudite.

Michel L’Homme Nous en parle : « Un mémorandum "d’action urgente" publié par le bureau du président Poutine aux Forces armées de la Fédération de Russie ordonnerait une "frappe militaire massive" contre l'Arabie saoudite au cas où l'Ouest attaquerait la Syrie . Selon le Kremlin, Poutine serait devenu "furieux" après une réunion début août avec le prince saoudien Bandar ben Sultan, chef des services de renseignement saoudien qui l’aurait averti que si la Russie n'acceptait pas la défaite de la Syrie, l'Arabie saoudite serait acculée à déchaîner les terroristes tchétchènes durant les Jeux Olympiques d'hiver des 7-23 février 2014 à Sotchi, en Russie. (2)(3)

« Le journal libanais As-Safir a précisé le contexte de cette étonnante menace saoudienne contre la Russie. En fait, le prince Bandar se serait engagé à protéger la base navale russe syrienne (seul débouché méditerranéen pour la marine russe auquel la Russie tient absolument) si le régime Assad était renversé et aurait alors ajouté pour peser un peu plus dans la discussion :"Je peux vous donner une garantie pour protéger les Jeux Olympiques d'hiver prochain car les groupes tchétchènes qui menacent la sécurité des jeux sont contrôlés par nous". Le prince saoudien est même allé plus loin en précisant que les Tchétchènes qui opèreraient en Syrie ne sont qu’un outil de pression temporaire qui pourrait du jour au lendemain sur simple ordre de Riyad être mis à l’arrêt ! "Ces groupes ne doivent pas vous effrayer, aurait déclaré Bandar à Poutine, nous les utilisons dans le cadre du régime syrien mais ils ne joueront aucun rôle dans l'avenir politique de la Syrie." (2)

« Poutine aurait répondu : "Notre position sur Assad ne changera jamais. Nous pensons que le régime syrien est le meilleur orateur, s'exprimant au nom du peuple syrien, et non pas ceux des mangeurs de foie", faisant ici référence aux séquences de l’été montrant un rebelle djihadiste dévorant le cœur et le foie d'un loyaliste syrien ! Il va de soi qu’une riposte russe contre l’Arabie saoudite changerait la donne ». (2)

Le Monde occidental sur le déclin inexorable

On a cru un moment qu’après la disparition de l’empire soviétique sous le coup de boutoir de la CIA du fait religieux à la fois d’un pape prosélyte,- souvenons nous du fameux n’ayez pas peur ! et de Lech Walesa l’électricien de Gdansk - et d’un certain Bin Laden , Hérault de la lutte en Afghanistan alimenté par des missiles Stinger fournis pas la CIA et qui auraient fait des ravages sur les chars, russes, allait selon les termes due Georges Bush père aboutir comme martelé lors de la deuxième guerre du Golfe de 1991vers l’avènement d’un monde plus juste. Ce ne fut pas le cas, l’Empire soviétique et ses marches s’effritant, suite à des dépècements idéologiques, il fallait un nouveau moteur pour maintenir l’Empire américain en tête un nouvel adversaire, une nouvelle guerre pour réaffirmer ad vitam aeternam le leadership américain.

N’ayant plus d’adversaire à sa taille et étant véritablement sur le déclin en terme de matières premières et en terme d’énergie, il fallait s’en trouver un. Parallèlement des idéologues comme Bernard Lewis qui a beaucoup analysé l’Islam et le monde arabe, ou comme Samuel Huntington confortèrent une nouvelle vision des nouveaux défis de l’Empire ce fut le PNAC (Project for New American Century) un think tank néoconservateur américain. fondé au début de 1997 par William Kristol et Robert Kagan dont le but est de promouvoir le leadership mondial des États-Unis.

Le PNAC pose en principe fondamental la considération selon laquelle le « leadership américain est à la fois bon pour l'Amérique et bon pour le monde » et apporte son soutien pour une « politique reaganienne de puissance militaire et de clarté morale ». Son influence fut très grande durant le mandat du à la fois sur le plan militaire et sur la politique des affaires étrangères, Le monde manichéen de Georges W Bush et des néo-conservateurs : « Qui n’est pas avec nous est contre nous », a semé le chaos aux quatre coins du monde arabe et islamique. Tous les conflits actuels mettent aux prises des Musulmans entre eux- la fable des printemps arabes- ou en lutte contre des agressions fomentées par l’empire. La particularité de cette politique est qu’elle fait une place de choix à Israël notamment sous l’influence des fondamentalistes du sionisme chrétien

Il vient que la convulsion actuelle d’un des derniers dominos arabes non encore « normalisé » s’inscrit dans cette vision de fuite en avant d’un Empire devenant de plus en plus dangereux au fur et à mesure que ses moyens déclinent et jouant au poker sa survie. Souvenons nous pour l’histoire les USA, après s’être crées en révolte contre la Grande-Bretagne ont pris la succession de l’empire britannique dans une volonté de dominer le monde par le contrôle des mers. Une vision commune du monde partagée avec un fond ethnique et religieux a créé depuis la première guerre mondiale au moins ce qu’on appelle les Anglo-saxons. Ce sont ces derniers qui imposent une vision très atlantiste à l’Europe continentale et qui, en fait, orientent les choix de la « communauté internationale » concept creux et sonore du fait que c’est un abus de langage.

Le non britannique à la guerre nous conforte qu’il y a une limite à l’aventure . Ceci est possible car la patrie de l’habeas Corpus a encore des institutions avec des force des rappels. Jean Bonnevey écrit : « Est-ce aujourd’hui un nouveau tournant historique avec la fin de l’axe anglo-saxon ? Assurément par rapport à l’Afghanistan, l’Irak et même la Lybie, il y a rupture. Le caniche a rompu la laisse. Une rupture imposée au gouvernement par les élus et l’opinion publique. C'est le camouflet politique le plus cinglant de l’époque actuelle ! La dernière fois que la Chambre des Communes a dit "non" à une intervention militaire proposée par un Premier ministre, cela remonte à 1782. A l'époque, le Parlement britannique avait refusé d'envoyer des troupes supplémentaires en Amérique pour la guerre d'indépendance, contre la volonté du chef du gouvernement, Lord North. Il a été contraint de démissionner un mois plus tard. Dans les deux cas, un Premier ministre conservateur va-t’en-guerre a été répudié par ses propres fidèles.(4)

La Grande Bretagne tout le temps le caniche des Etats Unis dans les expéditions punitives a laissé dernièrement sa place à la France qui se découvre une âme de redresseur de tort pour aller casser de l’arabe , avec les muscles des Etats Unis. On se prend à parier que la morale nouvelle de la gauche française ne lui permettra pas cependant d’aller guerroyer seule en Syrie en cas de renoncement des Etats Unis…Pas folle la guêpe..

Avènement d’un monde véritablement multipolaire

On a tout dit du balancement du barycentre du monde vers l’Asie, Le Monde regardera de plus en plus vers le Pacifique et l’hégémonie du monde Atlantique est sur un déclin multidimensionnel bien mis en évidence par le diplomate singapourien Kishore Mahbubani qui écrivait dans son ouvrage : « le défit asiatique » : « "L'essor de l'Asie entraînera des transformations tout aussi importantes que celui de l'Occident…, qui devrait se réjouir de l'émergence asiatique, mais qui aura de grandes difficultés à s'y adapter." (5)

Lors du diner du sommet du G20 Le plus petit dénominateur commun trouvé par les leaders du G20 aura été la simple condamnation générale de l'usage des armes chimiques. "La question pour certains était de savoir qui avait utilisé ces armes chimiques. Poutine n'y répond pas.

Dans cette tragédie syrienne, il ne faut pas croire comme le martèlent les médias occidentaux, qu’il y a une unanimité de 13 contre deux ( les empêcheurs de tuer en rond que sont la Chine et la Russie) au Conseil de Sécurité sur l’attaque de la Syrie. Les autres pays ne sont pas tous d’accord exception faite du Maroc pour aller porter le malheur au peuple syrien

Nous savons que les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) jugent inacceptable une intervention étrangère armée dans le conflit syrien qui ne peut être résolu, selon eux, que par voie de négociations, a indiqué jeudi le septembre le conseiller indien à la Sécurité nationale, Shivshankar Menon. "Seuls les Syriens peuvent décider de leur avenir. D’autres pays ne peuvent intervenir qu’en intermédiaires lors des négociations", a déclaré M.Menon lors d’une conférence de presse à l’issue de la 3e réunion des hauts représentants chargés des affaires sécuritaires des pays du BRICS à New Delhi, capitale indienne. (6)

Et d’ajouter que seul un processus politique avec la participation de toutes les parties intéressées était acceptable en Syrie. Selon le responsable indien, la situation en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Nord et en Syrie ont alimenté la discussion lors de laquelle la Russie était représentée par le secrétaire de son Conseil de sécurité, Nikolaï Patrouchev. Les participants à la réunion ont également abordé la lutte contre le terrorisme, la piraterie et la cybercriminalité.(6)

Implosion inexorable du Monde arabe

Que reste t-ll du monde dit arabe ? Il fut une époque où sa signification avait un sens. Quand Nasser parlait de l’unité arabe, il avait donné au départ une dimension aux arabes et dans la foulée on s’est pris à rêver à une nouvelle Nahda non plus basée sur le fait religieux mais véritablement sur un baath multidimensionnel. Michel Aflack le fondateur du Barthisme se retournerait dans sa tombe en voyant ce qui reste du nationalisme arabe après les rodomontades de Nasser , puis de Saddam Hussein qui n’ont pas su ancrer l’alternance au pouvoir faisant de leur pays des propriétés privées se transmettant d’une façon dynastique ou par l’émeute.

A côté de cette vision laïc du monde dit arabe, le plus grand malheur des Arabes vient des potentats rétrogrades réactionnaires mais disposant d’une rente pétrolière qui leur permet d’avoir les faveurs d’un Occident plus que jamais en ébriété énergétique.

Ce qui se passe maintenant avec la Syrie ou curieusement le peuple est à 70 % pour Bachar Al Assad selon l’analyse de l’Otan, est tragique et le sera encore plus à Dieu ne plaise si la boite de Pandore, malheureusement inéluctable s’ouvrait libérant l’apocalypse. Nous nous habituerons alors dans le futur à la disparition d’une civilisation qui vit, il ya huit mille ans , l’enfance de l’humanité et sur laquelle des prophètes ont vécu, n’était ce cette preuve vivante d’un village syrien chrétien pris par les terroriste, ses habitants chrétiens parlent encore la langue du Christ Une nation qui n’existait pas il y a deux cents ans accompagné de son vassal au nom du droit du plus fort, bafouant toutes les normes internationales viendra semer le chaos avec des bombardements des « dommages collatéraux » du type de ceux de l’Irak , évalués à plus d’un million de morts laissant après leur départ ,une dynamique mortifère léguée par l’empire à raison de 30 à 40 morts et une centaine de blessés par jour, -un scoop de 20 secondes dans les médias occidentaux- : « Cachez ce sein que je ne aurais voir »..Pourtant ce sont des morts aussi « respectables et humains » que les autres.

Quand à Riyad on sait qu’elle est depuis longtemps le parrain du Conseil national syrien, la principale coalition anti-Assad, à qui elle fournit armes et argent. Ankara, quant à elle, plaide pour qu'une telle intervention ait pour objectif de renverser le régime, et pas seulement de sanctionner l'usage d'armes chimiques. Pourquoi ? L’Arabie des Saoud ne sait pas que son tour arrivera et que l’Arabie sera à sou tour divisée pour bien isoler les puits de pétrole de l’émirat religieux autour de la Mecque et de Médine..Un nouveau Banthoustan entre les puits de pétrole occupé par l’empire L’acharnement des Saoud notamment à travers le prince Bandar Ben Sultan, le chef d’orchestre du chaos syrien, ne s’explique pas. Pourtant il y a peu de chiites en Syrie, la Syrie est une mosaïque de peuples et de religions différentes notamment les Chrétiens qui paradoxalement et à des degrés divers sont derrière le pouvoir laïc de Bachar El Assad.

L’appel inaudible du pape

Décidément ce pape n’est pas comme les autres ! il défend au nom de la dignité de la personne humaine des Musulmans, il est véritablement sur les traces de François d’Assise !

On apprend ainsi que le Saint-Siège déploie une offensive diplomatique pour une négociation politique Le pape François a adressé une lettre au G20 appelant à la retenue militaire en Syrie, tandis que le Saint-Siège a exposé aux ambassadeurs accrédités les principes d'une solution politique. A l'appel du pape, une « chaîne de fraternité humaine » avec la Syrie Samedi 7 septembre 2013, tous les « hommes de bonne volonté », croyants ou non, sont invités par le pape François à une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie et au Moyen-Orient.Une manière de mobiliser « toute l'humanité » ...Le Saint siège a un rôle moral qui ne va pas au-delà des principes puiqu’il ne dispose pas de moyens de puissances.

« À tous les dirigeants présents (au G20 de Saint-Pétersbourg, NDLR.), à chacun d’entre eux, je fais un appel du fond du cœur pour qu’ils aident à trouver des moyens de surmonter les positions conflictuelles et d’abandonner la vaine prétention d’une solution militaire. » « À tous les dirigeants présents (au G20 de Saint-Pétersbourg, NDLR.), à chacun d’entre eux, je fais un appel du fond du cœur pour qu’ils aident à trouver des moyens de surmonter les positions conflictuelles et d’abandonner la vaine prétention d’une solution militaire. » à « chercher, avec courage et détermination, une solution pacifique à travers le dialogue et la négociation entre les parties, qui soit soutenue de manière unanime par la communauté internationale ».(7)

Que font les religieux arabes ?

Il est évident qu’une assemblée de potentats mal élus sans légitimité de leur peuple pour la plupart , sous l’égide de l’Egypte ,en l’occurrence la Ligue arabe , un reliquat de la guerre froide , n’a aucun magister moral quand elle appelle àau meurtre d’autres arabes et à la destruction de la Syrie. Mieux les pays du Golfe veulent être dans la meute de la curée comme l en 1991 et 2003 quand il s’est agit de démolir l’Irak. On se demande encore ce qu’elle représente, si ce n’est un appendice du ministère des affaires étrangères, qui offre une retraire dorée avec l’argent des contribuables arabes notamment algériens, à un ancien ministre égyptien des Affaires étrangères.

De plus l’Islam est pris en otage par les pouvoirs arabes et nous n’avons pas vu jusqu’à présent d’appel des ulémas de chaque pays, tétanisés qu’ils sont par leurs pays respectifs. Aucun appel à la paix, ni dans les mosquées ni ailleurs. Pire que cela comment voulons nous que l’OCI ( Organisation des Nations Islamiques) appelle à la paix qui est prise en otage à la fois par l’Arabie Saoudite ( le siège) et par la personnalité du secrétaire général lui-même turc et lui même dans la cohorte de l’expédition punitive ; Ce qui laisse à penser du même coup le rôle pour le moins désastreux et suicidaire d’un gouvernement islamique en Turquie qui appelle à la mise à mort d’un autres pays islamique !

Il est à espérer que l’appel à la paix soit entendu et qu’une transition apaisée puisse avoir lieu. S’agissant des pays arabes notamment du Golfe, si la géopolitique de l’énergie venait à consacrer l’indépendance américaine, nous verrons alors la réalité du pouvoir des ces potentats et peut être qu’il y aurait un avenir pour les pays arabes, un avenir basé sur le savoir, l’effort l’endurance et l’alternance au pouvoir seules voies pour exister dans ce XXIe siècle de tous les défis et de tous les dangers. Dans le cas contraire, les Arabes à l’instar des Indiens d’Amérique disparaitront en tant que nations et ce qui restera d’eux dans leur fatalité mortifère, c’est la nostalgie de l’âge d’or que l’on se racontera dans les chaumières

On se souvient que lors de la seconde guerre mondiale, des collaborateurs de Staline lui auraient dit : « Camarade, le pape n’est pas d’accord avec ce que nous faisons ». Staline aurait fait cette fameuse réponse illustrant la force brute contre la force de l’esprit : « Le Vatican combien de divisions ? » L’appel du pape est là pour nous rappeler qu’il existe un magister moral que la religion chrétienne, tente de faire admettre. Cet appel nous réconcilie avec le monde ; Les damnés de la terre ne sont pas seuls ! Même si cet appel qui va aussi dans le sens de la vision de Poutine, n’est pas entendu, il restera longtemps audible . Des hommes se sont dressés dignement contre l’injustice, et c’est là tout leur honneur

1.http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/05/01003-20130905ARTFIG00549-syrie-le-splendide-isolement-de-hollande.php

2.http://metamag.fr/metamag-1509-D%E2%80%99UNE-EVENTUELLE-RIPOSTE-RUSSE-AU-SILENCE-DES-DEUX-PAPES--Par-dela-des-transactions-secretes--quels-interets-pour-l-Europe--.html

3. http://www.metamag.fr/metamag-1496-SYRIE--LA-RUSSIE-CEDERA-T-ELLE-.html

4.http://metamag.fr/metamag-1500-Usa-Gb--La-fin-des-Anglo-saxons-.html

5. Kishore Mahbubani :The New Asian Hemisphere: The Irresistible Shift of Global Power to the East. Edt. Publics Affairs, U.S. (2009)

6. http://www.fr.rian.ru/world/20130110/197181064.html

http://www.legrandsoir.info/syrie-les-brics-pronent-un-reglement-negocie.html

7.http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Actualite/Rome/A-l-appel-du-pape-une-chaine-de-fraternite-humaine-avec-la-Syrie-2013-09-05-1008090

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger

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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 12:32

«Le guerrier est grand non parce qu'il tue, mais parce qu'il meurt. Ou parce qu'il sait qu'il va mourir et y consent, et que ce n'est pas si simple que cela, d'accepter de mourir.» Charles Péguy

Décidément, dans cette crise syrienne où les citoyens du monde, épris de paix, se tiennent le ventre dans l'attente de la destruction d'un peuple et d'une civilisation, il y a ceux qui prient pour la paix du monde à l'instar du pape François et de tout ceux pour qui rien ne vaut une vie. Il y a les autres, tous les autres qui, à des degrés divers, veulent se divertir que ça saigne que l'on observe comment les missiles ratatinent des villes et des espérances, ceux qui sont prêts à en découdre par Empire interposé. Il y a les autres enfin ceux qui en rajoutent et qui tiennent à ce que les faibles soient punis car ils ont contrevenu aux ordres des maitres et de leur vassaux.


La descente aux enfers d'un journal de référence

Dans un éditorial intitulé: «Syrie: le crime de trop appelle une riposte» appelant au meurtre et à la curée, Natalie Nougayrede du Journal Le Monde, ne laisse aucune place au doute. Ses références à prendre comme du pain bénit sont occidentales. Poursuivant la technique du boutefeux, elle incite à la fierté: «La crédibilité des pays occidentaux, qui avaient parlé à des degrés divers de ´´ligne rouge´´, est en jeu. Pas seulement. C'est toute la perspective d'un XXIe siècle doté d'un minimum d'organisation internationale qui est aujourd'hui testée.»(1) De quelles organisations internationales parlez-vous madame Nougayrede, quand le camp occidental pense allègrement se dispenser de l'appel au Conseil de sécurité?
«Ne pas réagir écrit-elle, avec fermeté à l'événement chimique syrien serait ouvrir la voie à l'ensauvagement de notre ère à l'échelle mondiale. Nul ne pourrait alors prévoir quels fanatismes ou quelles tyrannies, demain, recourraient à leur tour à des armes de destruction massive, pensant qu'ils ne s'exposeraient, en retour, qu'à des paroles de dénonciation.
L'affaire syrienne était depuis longtemps déjà un scandale humanitaire où l'impuissance de la communauté internationale réduisait à néant la notion de ´´responsabilité de protéger´´ les civils. (..)Et pourtant, le massacre de La Ghouta s'apparente à un´´Srebrenica syrien´´.» (1)

Rien que çà! D'un côté, plus de 210.000 morts passés par pertes et profits à cause justement d'un laisser-faire de pays occidentaux dont la force censée protéger les Bosniaques de l'autre, une attaque chimique dont on ne sait toujours pas comment elle s'est déroulée et combien il y eut de morts,les chiffres oscillent entre 289 (Dgse française) et 1400 (CIA française) et 3000 (Osdh organisme rebelle syrien créé de toutes pièces par l'Occident et censé être une référence en matière de droits de l'homme.

Continuant sur sa lancée, la directrice du journal Le Monde revient à la charge «(...)Ne rien faire reviendrait à donner un blanc-seing aux crimes contre l'humanité et à ruiner l'édifice de normes internationales élevé en rempart contre l'emploi d'armes de destruction massive. Agir de manière précise, ponctuelle et ciblée ne reviendrait pas à se précipiter dans un aventurisme militaire occidental. Ce serait marquer, par l'action, une limite indépassable à la violation des principes les plus intangibles sur lesquels se fondent la communauté des nations et la sécurité internationale. Ce crime de trop appelle une réponse claire et déterminée». (1)L'appel au meurtre des faibles « damnés de la Terre » est clair

La réponse élégante de Jean-François Kahn. Dans cet ordre, la lettre de Jean-François Kahn adressée à la directrice du Monde est pour nous un baume. Monsieur Jean-François Kahn n'est pas un inconnu, fondateur de Marianne, il a toujours pourfendu ce qu'il croit être des dérives, il lui arrive naturellement l'occasion de se tromper N'a-t-il pas en effet traité l'affaire Strauss-Kahn de troussage de bonne. Il est vrai que cette bonne était noire, africaine mais au final ce «troussage» a valu au trousseur de s'en sortir difficilement en payant cher le droit de ne pas rendre compte.

Jean-François Kahn a interpellé en effet, Mme Nougayrede pour son éditorial à charge contre le président Bachar Al Assad, éditorial dans lequel elle s'étonnait que la punition, pour reprendre un terme cher à François Hollande, ne puisse pas encore être donnée... Nous le suivons: «L'éditorial en une signé, l'autre lundi, par la directrice du Monde, Natalie Nougayrède, s'aligne, certes, sur les positions de Bernard-Henri Lévy mais pas, hélas, sur son style. Que claironne cette excellente personne dans cet article interminable (un édito se devrait, pourtant, d'être court)? Qu'il faut absolument intervenir militairement en Syrie, même sans aval des Nations unies, ce qui fut, rappelons-le, le cas quand la coalition bushiste envahit l'Irak. (...)»(2)

Prenant à témoin l'Histoire, Jean-François Kahn interpelle la directrice du Monde sur les dégâts éventuels: «A cette condition, cependant: Natalie Nougayrède assumera-t-elle les éventuelles conséquences de ses recommandations? Car, enfin, nous traînons derrière nous un sacré arriéré de folies passées ensuite par profits et pertes. Ça a mal tourné? On n'y est pour rien! La catastrophe cataclysmique irakienne? Aucun regret, aucune autocritique. Les retombées maléfiques de l'aventure libyenne? BHL est prêt à remettre ça. L'évacuation lamentable de l'Afghanistan à feu et à sang, Al Qaîda confortée? De l'histoire ancienne! (...) Une chute de Bachar al-Assad, de l'affreux Bachar al-Assad, nous sommes prêts à en fêter l'annonce avec vous. Champagne! Mais vous fêteriez-vous, tout autant le succès des Saoudiens et des Qataris, à qui on ne refuse plus rien quoique leur régime soit aussi totalitaire que le syrien et plus rétrograde: l'éradication régionale de toute alternative démocratique et laïque? (...)» (2)

Mettant en doute sa certitude quant à la responsabilité de Damas sur l'emploi des armes chimiques et sur son indignation sélective, il s'interroge: «L'emploi d'armes chimiques à grande échelle par le régime syrien le 21 août ne fait aucun doute» et, plus loin, «Nul ne-doute [nul?] que si, sur place, les inspecteurs de l'ONU ne trouvent pas de preuves, c'est que le régime syrien s'est employé à les détruire». Aucun doute! Nul ne doute! (...)Bachar al-Assad est absolument capable d'un tel forfait. Quand? Au moment, juste au moment où les inspecteurs de l'ONU arrivent à Damas, et cela à 10 km de la capitale syrienne? Aucun doute? Admettons... Quand des obus sont tombés sur l'Université d'Alep, faisant 70 victimes parmi les étudiants, cela ne faisait aucun doute, y compris pour le Monde, qu'il s'agissait d'un crime de plus des séides de Bachar. Mais, en l'occurrence, c'était les rebelles.» (2)

Justement, madame Natalie Nougayrede aurait dû s'interroger sur la provenance de ces armes chimiques. On apprend que c'est Le quotidien britannique The Independent qui a révélé que le gouvernement britannique a autorisé une entreprise, le 17 janvier 2012, à livrer à la Syrie du fluorure de sodium et de potassium. Il s'agit de substances chimiques pouvant servir à créer des agents neurotoxiques similaires au sarin.


Les autres compromissions du journal Le Monde

On est tenté d'être indulgent avec le journal Le Monde en se disant peut-être qu'après tout c'est un dérapage dans un sacerdoce de référence mis en place le 11 décembre 1944 par Hubert Beuve-Méry, à la demande du général de Gaulle qui voulait un journal de référence. Il n'en est rien car depuis une dizaine d'années, le journal Le Monde a, selon nous, dévié de sa ligne objective pour faire dans le suivisme de la voie tracée par l'Empire. Deux exemples nous permettent de comprendre cette lente dérive.

Iran: bombarder ou pas? C'est par ce titre que madame Nougayrede s'empare de l'imaginaire des lecteurs, en leur imposant de fait sa certitude; il faut bombarder l'Iran, mais quand? Elle donne un exemple «Le samedi 6 juin 1981 écrit elle, l'ambassadeur américain en Israël, Samuel Lewis, s'apprête à entrer, avec son épouse, Sallie, dans un dîner mondain organisé dans un hôtel de Tel-Aviv, lorsqu'un appel téléphonique l'interrompt. Au bout du fil, le Premier ministre israélien, Menahem Begin: ´´Sam, veuillez transmettre au président Reagan un message urgent de ma part. Voici une heure environ, notre aviation a détruit le réacteur nucléaire près de Bagdad (à Osirak); tous les avions sont rentrés intacts.´´ (...)(3)

«On peut se demander espère-t-elle, si quelque chose de semblable arrivera, en 2012, à Daniel Shapiro, le jeune ambassadeur envoyé en 2011 par Barack Obama en Israël, pays qui, d'une façon générale, perçoit l'actuel président des Etats-Unis comme le ´´moins amical´´ envers l'Etat juif, depuis sa création en 1948.»(3).

Prenant carrément le parti d'Israël, madame Natalie Nougayrede appelle de ses voeux une réponse musclée et sous-entend qu'une frappe israélienne est possible sans s'interroger objectivement - sa religion étant faite-sur la réalité du dossier nucléaire et sur l'impunité d'Israël qui n'a même pas signé le TNP. La deuxième affaire concerne la diabolisation de l'Aiea de monsieur Baradei. L'acharnement dans la cause syrienne n'a d'équivalent qu'avec le zèle de bénédiction avec lequel elle a traité et «maltraité» le dossier iranien. «Lors d'une conférence récente, écrit Phillipe Barbrel, M.Heinonen, le directeur adjoint de l'Aiea, a fait état de documents sur les programmes militaires iraniens. Mme Nougayrède, journaliste au Monde, considère qu'il s'agit d'un démenti aux conclusions des services de renseignement américains sur l'arrêt du programme nucléaire militaire, et d'un camouflet infligé à M.El Baradei qu'elle suspecte de complaisance. Problème: ces documents sont connus depuis des années, M.El Baradei les a utilisés dans son rapport, et leur authenticité n'est toujours pas fermement établie.

Pour Madame Nougayrède la culpabilité de l'Iran ne fait aucun doute, et les travaux de l'Aiea, tout comme le rapport du NIE sont nuls et non avenus. Le 22 janvier 2008, elle écrivait: «La diplomatie piétine aussi parce que, ces dernières semaines, l'administration Bush, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, se sont consacrés à réparer les dégâts causés par le rapport des agences de renseignement américaines, publié le 3 décembre 2007.» (5)


La fascination pour BHL «le tintin des démocrates»

Enfin, on ne peut pas ne pas citer la fascination de la journaliste pour Bernard-Henri Lévy et son épopée dans le lynchage d'El Gueddafi: «L'intellectuel engagé puise dans sa fortune personnelle pour se porter à de multiples reprises sur le terrain en Libye, accompagné de toute une équipe, cameraman compris. Il organise des séjours en France d'émissaires de l'insurrection, avec étapes à l'Elysée. Homme de réseaux, bien introduit dans la presse (il est membre du conseil de surveillance du Monde), il a assuré l'´´après-vente´´ efficace de ses initiatives... BHL, militant depuis des décennies de causes épiques et souvent justes, est un génie de la communication. Dans cette guerre, il a mis son goût de l'emphase au service de Nicolas Sarkozy, Il a été un porte-étendard hors pair. Dans le livre qu'il publie, mercredi 9 novembre, La Guerre sans l'aimer BHL n'écrit pas, noir sur blanc, que l'intervention armée n'aurait jamais eu lieu sans lui. Il en diffuse l'impression. Il répercute, au fil de son épopée libyenne, les commentaires des acteurs ou des observateurs convaincus que son activisme a été décisif.(6)


L'assujettissement de la presse à l'Empire

On ne peut pas conclure sans parler de la philosophie profonde de Mme Nougayrede concernant l'Ordre mondial qu'elle pense être du ressort exclusif de l'Empire aidé par ses vassaux. Son passage comme correspondante dans les pays de l'Est lui a donné une solide aversion pour la Russie de Poutine. Manuel de Diegez analysant une de ses contributions sur la vassalisation de l'Europe édité le 26 avril 2013 écrit: «Le Monde s'est officiellement prononcé pour la satellisation rapide et irréversible de l'Europe. Le décryptage anthropologique d'une fatalité politique, celle de la vassalisation accélérée de l'Europe, a connu un tournant aussi discret que décisif, le 26 avril dernier avec la parution en première page du journal Le Monde, d'un éditorial retentissant signé Natalie Nougayrède, la directrice du quotidien français le plus prestigieux sur la scène internationale, sous le titre: ´´Le XXIe siècle se joue en Asie´´.

L'affichage d'une volonté de subordination de l'Union européenne aussi résolue témoigne de méthodes d'assujettissement mûrement planifiées.(...) Comment Mme Nougayrède peut-elle écrire: ´´En mars dernier, le dernier char d'assaut américain a quitté l'Allemagne. Le premier était arrivé en 1944´´? Personne n'imagine un seul instant que Mme Nougayrède ignorerait l'incrustation de deux cents bases militaires en Allemagne depuis 1949, ou la récente mise hors jeu de l'arme nucléaire française, remplacée par un bouclier anti-missiles appelé ´´Patriot´´(...)» (7)

Après deux ans de guerre civile, le soutien pour le régime syrien du président Bachar al-Assad a fortement augmenté. L'Otan reconnaît que 70% des Syriens soutiennent Bachar el-Assad Le constat revient à l'Otan qui s'est basé sur des données recueillies par des militants et des organisations parrainées par l'Occident, et selon lesquelles la majorité des Syriens sont alarmés par la confiscation de la révolte par la nébuleuse d'Al-Qaîda et préfère revenir à Assad. Il n'y a donc pas rejet de la population sachant que les présidents démocratiquement élus le sont rarement avec plus de 52%.(8)

En conclusion, Notre Monde a plus que jamais besoin de sages d'intellectuels qui appellent à la paix universelle. Nous avons plus que jamais des références qui s'indignent comme le faisait le regretté Stephane Hessel Où sont les Edgar Morin, Rony Brauman Esther Benbessa qui font preuve dans ces assassinats de femmes et d'enfants annoncés d'un silence assourdissant amplifié, on l'aura compris, par des médias plus que jamais aux ordres.

1. http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/08/26/syrie-le-crime-de-trop-appelle-une-riposte_3466412_3208.html


2. http://www.marianne.net/Madame-la-directrice-du-Monde-voila-pourquoi-votre-editorial-m-a-scandalise_a231663.html


3.Natalie Nougayrède http://www.lemonde. fr/proche-orient/article/2012/02/13/la-guerre-des-nerfs_1641768_3218.html


4.Philippe Barbrel, http://www.contreinfo. info/article.php3?id_article=1774 2 mars 2008


5. http://www.lemonde.fr/idees/article/ 2008/01/21/le-desarroi-face-au-nucleaire-iranien-par-natalie-nougayrede_1001759_ 3232.html


6. http://www.lemonde.fr/libye/article/2011 /11/08/bhl-porte-etendard-libyen_1600481_ 149 6980.html


7. aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/ tstmagic/1024/.../nougayrede.htmý

8. http://www.almanar.com.lb/french/ad...

Professeur Chems eddine Chitour

Ecole polytechnique enp-edu.dz

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 12:48

«À ma terre meurtrie de sang et de souffrances Berceau d'Humanité, berceau de mon enfance Pour que cesse l'horreur des combats et des armes Je dédie mes mots, ma révolte, mes larmes... A celles qui psalmodient des versets ou des psaumes J'en appelle au printemps, à l'odeur du jasmin Pour que la Liberté éclaire ton chemin.... Syrie!»

Poème lu sur le Huffington post

Après le refus du Parlement britannique de participer à une action militaire en Syrie, les Etats-Unis sont plus que jamais esseulés mais restent convaincus de la nécessité d'une intervention contre le régime de Bachar al-Assad. François Hollande droit dans ses bottes a quant à lui assuré sa ´´détermination à agir en Syrie´´ malgré une opinion publique défavorable à 64% selon un sondage BVA et une opposition qui demande un vote. Le président Obama n'a même pas parlé de l'accord du Conseil de sécurité, il pense passer outre si le Congrès est d'accord.


Pourquoi Obama temporise?

Parmi les boutefeux, le sénateur américain John McCain dénonce la volonté du président Barack Obama de procéder à des actions ´´limitées´´ en Syrie. ´´Apparemment, le président veut une sorte de frappe cosmétique, lancer quelques missiles et dire: ça y est, on a réagi´´, a lancé l'élu républicain sur la chaîne NBC. ´´Il s'agit du même président qui, il y a deux ans, disait que Bachar al-Assad devait quitter le pouvoir. C'est aussi le président qui a dit que l'utilisation d'armes chimiques constituait une ligne rouge. Peut-être que la ligne était tracée à l'encre invisible?´´

Le président américain Barack Obama a pris le monde par surprise en annonçant sa décision de principe de frappes contre la Syrie, mais pas avant un feu vert du Congrès, écartant ainsi une action militaire à court terme. ´´Barack Obama est embarrassé. Il tergiverse parce qu'il ne sait pas quoi faire. Il faut qu'il trouve une solution pour conserver sa crédibilité sans engager les Etats-Unis dans une affaire dont on ne sait pas comment il sortirait. La Chambre des représentants indique que les débats sur la Syrie au Congrès américain débuteront la semaine du 9 septembre...

Pour justifier ces tergiversations américaines, l'historien François Durpaire explique que la décision britannique de ne pas s'engager aux côtés de Barack Obama a beaucoup pesé. ´´Les Etats-Unis peuvent faire une guerre sans l'ONU, mais ils ont déjà plus de mal à faire une guerre sans la Grande-Bretagne´´, a-t-il affirmé au micro de France Info. Ce changement de direction soudain traduit la volonté de Barack Obama de gagner du temps et des soutiens avant de s'engager dans ce conflit, au risque d'apparaître indécis et hésitant dans sa gestion des conflits internationaux.

Certains, sénateurs républicains comme John McCain et Lindsey Graham, ont d'ores et déjà averti qu'ils voteraient contre toute résolution trop timorée, qui ne viserait pas à ébranler le pouvoir de Bachar Al-Assad. Pour autant après la défection de la Grande-Bretagne sauvée par son Parlement, on apprend que même Israël est réticente sur la méthode. En effet, une équipe de choc israélienne s'est rendue d'urgence, lundi 26 août, à Washington pour faire part à l'administration Obama de ses doutes sur l'intérêt et l'efficacité d'une action militaire contre la Syrie. C'est même un véritable conseil de guerre israélien de haut niveau, dirigé par le conseiller à la sécurité nationale Yaakov Amidror, qui s'est déplacé aux États-Unis.(1)

Selon certains officiels américains, les Turcs, avec les Israéliens et les Saoudiens, auraient dit à Barack Obama que s'il ne se décidait pas à réagir à l'usage d'armes chimiques et biologiques, le président américain perdrait toute crédibilité à l'égard de l'Iran. Peut-être que la solution se fera lors de la rencontre du G20 entre Vladimir Poutine et Barack Obama. Un pis-aller à défaut d'un mandat en bonne et due forme du Conseil de sécurité, inenvisageable.

Enfin, pour le politique Ziad Madjed, les Occidentaux pensaient que le domino syrien allait tomber facilement: «Les Etats-Unis et leurs pairs occidentaux espéraient au début du conflit que la Syrie «constitue un piège pour l'Iran et le Hezbollah. [...]. Or, cette hypothèse ne tient plus [...]. Aujourd'hui, Téhéran contrôle une partie du pays, tandis que les zones libérées risquent de basculer dans le chaos, avec une présence accrue des djihadistes. [...] Cela commence à inquiéter de plus en plus les Américains». En effet, au côté de l'armée régulière de Bachar el-Assad, des «brigades internationales» formées de pasdarans, de combattants du Hezbollah et de chiites irakiens sont présentes aujourd'hui sur le sol syrien. En face, les rebelles syriens, soutenus par certains pays étrangers, tentent de se battre sur deux fronts, dont celui interne des groupes jihadistes comme «l'Etat islamique d'Irak et de grande Syrie» (Al-Dawla al-islamiyya fi al-irak wal-sham) ou encore le front al-Nosra»(2).

L'alignement de la France, une tradition de la gauche

Le président français tient à «punir» le président Assad, le choix délibéré de ce mot est là pour blesser, on punit un élève, un être inférieur à soi. Curieusement, les pouvoirs de gauche ont une propension à casser de l'Arabe et à le punir. Souvenons-nous la gauche de Guy Mollet (Sfio) avec un certain François Mitterand s'était illustré pour avoir condamné à la guillotine 200 patriotes algériens pendant la révolution. A la même période s'alliant à la perfide Albion et avec l'aide d'Israël, ils partirent «punir» l'Egypte en 1956. Vingt-cinq plus tard, le même Mitterrand devenu président est allé guerroyer dans les sables irakiens en 1991. Il n'est donc pas étonnant que l'actuel président continue le sacerdoce en allant punir Bachar Al Assad. Pour la vérité, la France a eu tout de même son heure de vérité en 2003 quand le président Chirac a refusé l'aventure que lui a proposée Bush. Le discours de De Villepin est resté dans les annales.

Pour l'histoire, les anciens se rappellent de la tendresse de la France à leur égard. Après les accords iniques de Sykes-Picot, La bataille de Khan Mayssaloun fut livrée le 24 juillet 1920 en Syrie, par l'armée française commandée par le général Henri Gouraud qui écrase l'armée syrienne menée par Youssef al-Azmeh, ministre de la Guerre du roi constitutionnel de Syrie, Fayçal ben Hussein. Cette bataille est considérée comme la fin du rêve nationaliste panarabique. Après la bataille, on dit que le général Gouraud appelé le «Saigneur», en rentrant à cheval dans la Mosquée des Omeyyades et foulant le catafalque du tombeau de Saladin, en 1919 à la tête du corps expéditionnaire français. aurait dit: «Saladin! Réveille-toi! Nous sommes revenus!» Il aurait même ajouté: «Le petit fils de Godeffroy de Bouillon est devant toi, où sont les tiens?» Près d'un siècle après, la sensation d'appartenir à la race des élus est toujours là. Il serait intéressant de savoir ce que fera le président Hollande si le président Obama sauvé par le refus du Congrès- décide de ne pas attaquer la Syrie....

Qu'en pensent les Arabes de la mise à mort de l'un des leurs?

D'une façon ou d'une autre, les révolutionnaires des printemps arabes ont dans leur feuille de route la préservation des intérêts de l'Occident et ceux d'Israël et on dit que tout ce qui est en train de se faire est pour le bénéfice exclusif d'Israêl. Ainsi, en avalisant les 13 points du Protocole de Doha de novembre 2012 -secret, comme l'étaient les Accords Sykes-Picot de 1916 - l'opposition syrienne pro-occidentale s'est engagée, notamment, à «geler» les relations économiques et militaires de Damas avec Moscou, Pékin et Téhéran; à ne faire valoir les droits de la Syrie sur le plateau du Golan que par des moyens uniquement politiques - on l'aura compris, des négociations en trompe-l'oeil qui ne déboucheront sur rien.

Curieusement et contrairement aux Musulmans , les Chrétiens d'Orient sont unis contre une intervention. Même dans les rangs des chrétiens opposés à Bachar al-Assad, le rejet de frappes étrangères est net. De plus nous dit René Naba, il en est de même des personnalités syriennes opposées au régime de Damas: «Deux personnalités syriennes de premier plan, Moaz Al Khatib, l'ancien chef de la coalition de l'opposition syrienne, un religieux nationaliste qui a démissionné de son poste pour protester contre les ingérences du Qatar dans les affaires de l'opposition, ainsi que Haytham Mannah, chef de l'opposition démocratique syrienne ont mis en garde contre les graves répercussions d'une intervention occidentale dans un pays au nationalisme chatouilleux. M. Mannah n'a pas hésité à mettre en doute la version occidentale de l'usage de l'arme chimique en territoire syrien. (...) Tous les nouveaux alliés de l'Occident dans la sphère arabo-musulmane se trouvent en état de perfusion permanente, de Hamid Karzaï, (Afghanistan) à Mahmoud Abbas (Palestine) à Saâd Hariri (Liban) à Ahmad Jarba (Syrie), y compris les pétromonarchies du Golfe, principalement l'Arabie Saoudite et le Qatar, parmi les principaux foyers de la régression et de la répression dans le monde, les principaux d'islamophobie dans le monde et néanmoins les meilleurs amis des «Grandes démocraties occidentales».(3)

Tous les potentats du Golfe avec le Maroc qui en plus est membre du Conseil de sécurité, pour le mois d'août, veulent abattre le régime. La Tunisie, l'Egypte, la Jordanie et l'Irak seraient contre. Le vote de la résolution le 3 septembre ne se fera donc pas à l'unanimité: l'Algérie, le Liban et L'Irak ont déjà émis des réserves. Quant à l'Égypte, ´´elle a mis en sourdine son opposition à toute solution militaire en Syrie´´ sous la pression de Riyad qui lui a récemment versé une aide d'urgence de 5 milliards de dollars.

Dans un article publié le 6 août dernier, le journal libanais Al-Akhbar résumait le plan du prince saoudien pour le conflit syrien. Selon des responsables politiques du Moyen-Orient qui l'ont rencontré, Bandar ben Sultan s'est donné huit mois pour armer et renforcer les rebelles syriens dans le but d'équilibrer les forces entre les belligérants sur le terrain. (...) Le prince espère que les rebelles réalisent des percées dans le nord, notamment dans la région d'Alep, et dans le sud, où ils tentent de convaincre le roi Abdallah de Jordanie de laisser passer armes et combattants dans la région de Deraâ. (...) (4)

Un autre scoop: on apprend que les rebelles et les résidents locaux à Gouta accusent le prince saoudien Bandar bin Sultan d'avoir fourni les armes chimiques à un groupe rebelle lié à Al-Qaîda. selon de nombreux entretiens avec des médecins, des résidents à Gouta, des combattants rebelles et leurs familles, le tableau est différent. Beaucoup croient que certains rebelles ont reçu des armes chimiques par l'intermédiaire du chef du renseignement saoudien, le prince Bandar bin Sultan, et sont responsables de l'attaque au gaz. (...) Ingersoll a fait référence à un article dans le quotidien britannique The Daily Telegraph au sujet de négociations secrètes russo-saoudiennes alléguant que Bandar avait offert au président russe Vladimir Poutine du pétrole bon marché en échange de son abandon d'Assad. Bien que l'Arabie Saoudite ait officiellement affirmé qu'elle soutenait les rebelles plus modérés, le journal a rapporté que des fonds et des armes ont été discrètement acheminés à des groupes radicaux, simplement pour contrer l'influence des islamistes rivaux soutenus par le Qatar. (5)

Le rêve de la paix

A la façon de Martin Luther King avec son discours d'il y a cinquante ans, je me prends à rêver à la paix, à la préservation de ce peuple et de la civilisation universelle qu'il représente. Après l'acharnement contre Babylone, et contre la civilisation abbasside, celui contre Ugarith, les prophètes des religions révélées, la civilisation des Omeyyades ternira définitivement un Occident qui a peut être le monopole de la mort mais qui ne saurait imposer un magistère moral par la force, la prédation, le chaos et l'injustice qui consiste à renier des droits à une vie décente.

Malgré tous les plans échafaudés dans les officines contre les peuples faibles du fait de l'incurie de leurs dirigeants arabes plus soucieux de garder le pouvoir que d'offrir une alternative crédible à la nation arabe, il arrivera un moment où, par un effet boomerang, ces nations prédatrices auront à rendre des comptes car il n'y a pas dans l'Histoire des civilisations des «fins de l'histoire» qui ne soient suivies de déclin comme l'avait si bien prédit Ibn Khaldoun, le père de la sociologie universelle dans son oeuvre majeure: «La Mouquadima, Introduction à l'histoire des Berbères»



1. http://www.slate.fr/story/76912/israel-doute-efficacite-frappes-syrie

2. http://www.slate.fr/story/76970/syrie-revirement-americain


3 ;http://www.renenaba.com/syrie-dix-ans-apres-lirak-la syrie/?utm_source=feedburner& utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+enpoint demire+%28En+point+de+Mire +-+Ren%C3%A9+Naba% 2C+Actualit%C3%A9+et+ Flashback%29&utm_content =Yahoo%21+Mail


4. http://www.radio-canada.ca/nouvelles/ International/2013/08/27/013-syrie-conflit-arabaie-saoudite-bandar-ben-soultan-washington-barack-obama.shtml


5.http://www.legrandsoir.info/exclusif-temoignages-syriens-a-gouta-ce-sont-les-rebelles-fournis-par-l-arabie-saoudite-qui-sont-a-l-origine-de-l-attaque.html

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 12:34

«(...) Le FLN ne doit pas être le parti d'une faction, mais celui du peuple - de tout le peuple - de la même manière qu'il l'a été durant la lutte armée. (...) Ce retour aux divisions du passé est la négation même du FLN.(...)»

Lettre de démission de Ferhat Abbas président de l'Assemblée nationale

Le FLN, ex-parti unique en Algérie, est au pouvoir depuis la création du régime en 1962, il a réussi, à s'y maintenir grâce aux multiples scrutins, décriés pour leurs caractères douteux. On apprend que le coordonnateur du bureau politique (BP) du parti du Front de libération nationale (FLN), Abderrahmane Belayat, a qualifié, jeudi à Alger, d'illégale la réunion du comité central (CC) qui se tient à l'hôtel El-Aurassi (Alger). Il n'a pas pu cependant empêcher le déroulement d'une mascarade qui a intronisé Amar Saâdani jetant une fois de plus le discrédit sur la classe politique algérienne au point d'en faire la risée du monde. Même ´´Le Conseil d'Etat que naïvement nous avons crû au-dessus de la mêlée s'est fait déjuger par un modeste juge qui a autorisé la tenue de la zerda. Le FLN post-1962 a élu ce jeudi un nouveau secrétaire général à l'issue d'une session du CC la plus courte que ce parti ait connu.

Il s'agit en fait du prévisible retour de Amar Saâdani, ancien président de l'APN à la tête du FLN. Candidat unique, Saâdani a été plébiscité par le comité central du parti. Cela intervient sept mois après la destitution de l'un de ses ´´parrains´´, Abdelaziz Belkhadem. M.Saâdani a souligné que «hier, le Conseil d'État avait renvoyé le dossier au tribunal administratif qui, lui, a tranché ce matin en notre faveur», explique-t-il. Pour lui, l'affaire dite «des 3200 milliards» n'existe qu'à travers les articles de presse. «Puisque au niveau de la justice, on ne retrouvera aucune trace de ce dossier», insiste-t-il.

Né le 17 avril 1950 à Tunis, Amar Saâdani, a commencé sa «carrière» dans l'industrie du pétrole. Devenu, coordonnateur général des comités de soutien au programme du président de la République, il a occupé plusieurs postes politiques et syndicalistes, notamment député à plusieurs reprises et membre du comité exécutif national de l'Union générale des travailleurs algériens. Il connaîtra l'apogée de sa carrière en 2004 après son élection à la présidence de l'ANP, pour un mandat de trois ans.

«Ça y est, résume Rafik Benasseur! Que tout le monde rentre dans les rangs...Au FLN, l'heure est désormais à la mobilisation, forcée pour certains, derrière Amar Saâdani, virtuel nouveau secrétaire général. L'homme qui est loin d'être un foudre de guerre, plus connu pour les blagues qui circulent à son compte, devrait ainsi hériter d'un poste prestigieux réservé à un cercle restreint d'hommes politiques depuis l'indépendance. Il est dit quelque part que, le «perchoir» du FLN n'est plus ce qu'il était. Amar Saâdani qui incarne pour de nombreux observateurs «l'arrivisme politique» par excellence est adoubé aujourd'hui comme s'il était l'homme d'exception. C'est sans doute tragique pour un grand parti comme le FLN ». (1)

« Feu Abdelhamid Mehri devrait se retourner dans sa tombe comme le feraient tous les valeureux martyrs qui lui ont donné naissance lors de la réunion des 22. N'ayant ni l'aura ni la compétence pour prétendre à la magistrature suprême, il aura pour seule feuille de route, de mettre l'appareil en ordre de bataille pour le candidat du «consensus» que le pouvoir aura choisi pour avril 2014. De ce point de vue là, il ne pose aucun problème pour ses parrains. Il fallait donc sonner l'alarme pour que tout le monde range les couteaux et remette ainsi l'appareil sur les rails. A sept mois de la présidentielle et à trois mois de la convocation du corps électoral, le pouvoir tient à respecter sa feuille de route pour être dans les délais afin d'ouvrir la voie au candidat providentiel du régime. (1)


Le FLN historique sur tous les fronts

Devant l'anomie actuelle du parti, je veux porter témoignage qu'il n'en a pas été toujours ainsi et le FLN n'était pas ce qu'il est devenu synonyme de passe-droits, de combines en tout genre pour s'accaparer le pouvoir et les prébendes qui vont avec... Non! Mille fois non! Je ne veux garder du FLN que l'héroïsme de chacun pendant la révolution. A côté des glorieux combattants qui ont tout quitté, affronté la mort, qui dans les maquis qui dans les prisons et la guillotine, qui dans le monde diplomatique où - à titre d'exemple - le travail de Abdelkader Chanderli et de Mohamed Yazid aux Nations unies était remarquable. Ces militants n'avaient pour tout viatique que leur foi, leur engagement envers l'Algérie: «Oua akadna el azma an tahya el Djazair» il y eut un FLN multifacette qui en sept ans et demi d'un conflit sanglant a marqué le monde au point que des thèses un peu partout dans le monde se soutenaient.

Je veux rapporter deux facettes de ce FLN mythique: d'abord la glorieuse équipe du FLN. Nous lisons sur l'encyclopédie Wikipédia: «L'Équipe du Front de libération nationale algérien de football surnommée aussi le onze de l'indépendance, est une formation constituée principalement de joueurs professionnels qui évoluent en France métropolitaine avant de rejoindre le mouvement révolutionnaire pour l'indépendance de l'Algérie, le Front de libération nationale (FLN), et de l'aider en organisant entre autres des matchs de football. L'équipe est fondée le 13 avril 1958. Le rôle de cette équipe est avant tout psychologique pour montrer aux Français de métropole que même des footballeurs professionnels s'impliquent dans cette cause, quitte à renoncer à leur statut. L'équipe du FLN signe une tournée mondiale d'environ quatre-vingts rencontres, notamment en Europe, en Asie et en Afrique. Ces matchs font connaître à travers le monde la cause algérienne et sa guerre d'indépendance. L'équipe existe de 1958 à 1962, laissant place en 1963 à l'équipe d'Algérie de football.. Selon le FLN, le sport peut être exploité pour l'indépendance de l'Algérie, comme cela a déjà été fait dans le secteur militaire, syndical, étudiant ou culturel en créant des organisations ou des syndicats autonomes et musulmans. De plus, afin d'établir une équipe de football capable de se confronter aux meilleures équipes du monde, il semble nécessaire qu'elle se compose de joueurs professionnels selon les membres de la direction du FLN, et ceci afin de contrer la tentative de la France de se garantir une hégémonie culturelle dans ses colonies.

Le communiqué du FLN du 15 avril 1958 qualifie ces joueurs de patriotes prêts à tout sacrifier pour l'indépendance de leur nation et les présente comme un exemple de courage pour les jeunes Algériens. Effectivement beaucoup de joueurs qui avaient fait une carrière, exceptionnelle ont, du jour au lendemain tout abandonné (confort, carrière, voire provisoirement leur famille). Ils ont quitté clandestinement la France. Dans son ouvrage Rabah Saâdallah a tenu à rendre hommage, à sa manière, à cet irrésistible ambassadeur du peuple algérien que fut l'équipe de football du Front de libération nationale.

Il y eut aussi la troupe artistique du FLN. Elle eut un rôle important en ce sens qu'elle devait combattre la tabula rasa et affirmer l'identité algérienne à travers son histoire. Cette troupe a été créée en 1958 par feu Mustapha Kateb, homme de théâtre, qui en a assuré la direction, pour dire, tout au long de son parcours, et cela jusqu'à l'indépendance, et à travers ses tournées dans différents pays comme les pays arabes ou comme la Chine, la Yougoslavie et l'ex-Urss, les souffrances du peuple algérien. C'est pour dire aussi l'Algérie en guerre. La troupe artistique du FLN se constituait comme une représentation diplomatique populaire, puisqu'elle a représenté l'Algérie à l'étranger. Ces exemples ne sont pas fortuits, ils sont là pour montrer que le moteur des actions des Algériens de ce temps était l'amour du pays et non une quelconque position sociale pour l'accès au râtelier de la République pour en user et en abuser.


Le «FLN historique» au musée avec les honneurs, et la patrie reconnaissante

Il est curieux de constater que toutes les organisations, structures du FLN ont, après leur indépendance, fait leur mue et n'ont à aucun moment pris en otage les institutions en en faisant un fonds de commerce comme l'a fait le FLN, une structure coquille vide mais qui a été rapidement remplie par des apparatchicks dont la valeur ajoutée est discutable et qui n'avaient qu'un lointain rapport avec la philosophie du FLN fondateur au point que Mohamed Boudiaf - l'un des fondateurs du FLN-interrogé après l'indépendance eut cette réponse sans appel: «Le FLN est mort en 1962, expliquant par cette phrase que le FLN a rempli sa mission historique. De fait, le FLN est actuellement une coquille vide mais qui dispose d'une capacité de mobilisation ou de nuisance c'est selon, capable avec les réseaux de l'argent pouvoir continuer du moins le pensent-ils- à peser d'une façon illégale irrationnelle, dépassée sur le destin du pays au point de remettre aux calendes grecques toute sortie du tunnel.

Souvenons-nous de l'Appel du 1er Novembre: «A vous qui êtes appelés à nous juger, notre souci en diffusant la présente proclamation est de vous éclairer sur les raisons profondes qui nous ont poussés à agir en vous exposant notre programme, le sens de notre action, le bien-fondé de nos vues dont le but demeure l'indépendance nationale dans le cadre nord-africain. (...)Ce sont là, nous pensons, des raisons suffisantes qui font que notre mouvement de rénovation se présente sous l'étiquette de Front de libération nationale, se dégageant ainsi de toutes les compromissions possibles et offrant la possibilité à tous les patriotes algériens de toutes les couches sociales, de tous les partis et mouvements purement algériens, de s'intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération. But: l'indépendance nationale par: la restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques. Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions. (...) Algérien!(...) Ton devoir est de t'y associer pour sauver notre pays et lui rendre sa liberté; le Front de libération nationale est ton front, sa victoire est la tienne». (Appel du Premier Novembre)

Le FLN actuel, un hold-up du FLN historique


Ceci étant dit et à des degrés divers, tous les partis politiques prenant exemple sur le FLN postrévolution, sont assistés par l'Etat. Honnêtement combien y a t-il de militants sincères qui cotisent, qui prennent sur leur temps en dehors de leurs heures de travail pour militer et porter la bonne parole fruit de leur conviction et de leur amour pour le pays. En clair, quelle est la valeur ajoutée d'un militant, d'un chef de parti, d'un député outre le fait qu'ils attendent tous que l'Etat ne les oublie pas en fin de mois, qui du loyer d'un bâtiment du siège, loyer qui se chiffre pour certains, à plusieurs dizaines de millions, accaparés indûment au nom d'une capacité de nuisance réelle et d'une surface électorale supposée. (2)

Dans une lettre prophétique qui n'a pas pris un pli et d'une rare lucidité, Ferhat Abbas, le premier président du Gpra de l'Algérie combattante, parlait déjà du FLN et de son instrumentalisation. «On le voit, les combines actuelles ne sont pas nouvelles! Là aussi il y a un héritage! Ferhat Abbas décrit ce que devrait être le parti: «Le Parti devant être la «Conscience» et le «Guide» de la nation, sa formation doit être entourée de toutes les garanties. (...) Nous ne sommes pas encore au stade d'un régime policier. Mais, si nous n'y prenons pas garde, nous y arriverons à brève échéance.» (3)

Il nous faut rendre à César ce qui appartient à César. Le FLN pour lequel tant de vaillants patriotes ont milité, souffert et en définitive donné leur vie n'est pas le FLN actuel. C'est un hold-up qui perpétue le malaise de la fausse direction dénoncée par le président Abbas lors de sa lettre de démission. Il faut restituer le FLN marqueur indélébile de la dignité et de l'Histoire de l'Algérie, à toutes les Algériennes et tous les Algériens sans exception et non le laisser otage d'une ´´évanescente famille révolutionnaire´´ dont on ne connaît aucune prouesse capable d'être signalée sinon celle d'émarger et d'avoir une capacité de nuisance, notamment en monopolisant les médias lourds, s'intronisant les seuls dépositaires de l'immense Révolution algérienne. La vraie identité des Algériens est ce droit et ce devoir de «vivre ensemble que l'on soit de l'Est ou de l'Ouest, du Nord ou du Sud».

Qui sommes-nous et quels sont nos défis?

Nous sommes un petit pays qui se cherche, nous sommes un pays rentier qui n'invente rien, qui se contente de gérer une rente et en tentant de calmer la société par une distribution de biens accentuant encore plus la certitude que dans ce pays, il ne faut pas travailler pour réussir socialement, il faut faire des émeutes, À bien des égards, ce qui nous arrive, est arrivé parce que nous n'avons jamais placé l'intérêt supérieur du pays au-dessus des intérêts personnels.

Justement, nous sommes en 2013. Trois Algériens sur quatre sont nés après l'Indépendance. Ils n'ont qu'un lointain rapport avec l'Histoire de leur pays qui, il faut bien le dire, a été mal enseignée. Les jeunes de 2013 sont aux antipodes des combines des partis. Il est illusoire de croire que des leçons de morale à l´ancienne peuvent emporter l´adhésion d'une jeunesse facebookisée. Elle a besoin pour être convaincue d´une vision globale de société qui ne doit abdiquer aucune des composantes de sa personnalité. La seule façon de faire est avant tout de présenter une «carrière propre» et surtout d´avoir un projet crédible qu´il faudra, naturellement expliciter pour le rendre attrayant et emporter ainsi l´adhésion de cette jeunesse qui doit être la priorité des priorités.

Ce qui s'est passé jeudi 29 aout est triste et dangereux, c'est un indicateur d'une continuation des mêmes travers à savoir, une vue courte dans un monde de plus en plus dangereux qui fait que nous sommes de plus en plus vulnérables. Pour sauver l'Algérie, il faut d'urgence tourner le dos aux réflexes du siècle précédent et miser sur le savoir et la compétence, tout le reste est creux et sonore et ne garantit en rien un avenir à cette jeunesse en panne d'espérance Cette citation qui s'applique merveilleusement à la gabegie actuelle: «Un homme politique pense aux prochaines élections, un homme d'Etat pense aux prochaines générations.» Où est l'homme providentiel, fédérateur compétent, honnête dont la seule mission comme au temps de la Révolution, est de sauver l'Algérie? A quand encore une fois, la légitimité de la compétence, du neurone, celle capable de faire sortir l'Algérie des temps morts et du piège du roukoud multiforme qui fait son miel d'une rente gaspillée frénétiquement?

1. Rafik Benasseur http://www.algerie 1.com/zoom/le-fln- redresse-au-bonheur-de-saidani/

2. Chems Eddine Chitour http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sanctuarisation-du-fln-du-1er-103503


3.Lettre de démission de Ferhat Abbas de la présidence de l'Assemblée nationale constituante 1963 Alger, le 12 août 1963

Professeur Chitour Chems eddine

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 00:09

« L’homme, par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son insouciance pour l’avenir et pour ses semblables, semble travailler à l’anéantissement des moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce... »

Lamarck

Une information importante pour le devenir de l’humanité est passée pratiquement inaperçue dans le tumulte du flot d’information et des bruits de bottes des va –t-en guerre des seigneurs ou plutôt des saigneurs qui, n’en contents d’abîmer la planète par une consommation boulimique et débridée, s’en prennent à un peuple faible pour des raisons humanitaires à géométrie variable et on sait que ce n’est pas la détresse du peuple en question qui intéressent les justicier mais le sous sol sur lequel ils vivent et qui regorgerait d’énergie.

Cette information importante est celle 20 août 2013 du « Jour du dépassement » que l’on pourrait par analogie assimiler au « Jour du jugement » de l’eschatologie religieuse. Ce jour là Dame Nature nous informe que nous avons consommé ce qu’elle a pu produire comme viatique pour une année. En clair nous sommes en dette écologique Le Jour du dépassement est calculée comme suit : (Somme de la capacité de production biologique (biocapacité) de la Terre / Empreinte écologique) x 365 L'empreinte écologique est un indicateur et un mode d'évaluation environnementale qui comptabilise la pression exercée par les hommes envers les ressources naturelles et les « services écologiques » fournis par la nature.

En 1986 ; Date de référence la date du dépassement était au 31 12 1986. Depuis, chaque année elle. Cependant il nous faut signaler des anomalies où le jour semble avancer au lieu de reculer les anomalies de 2008 (23 septembre) et 2009 (25 septembre) , le jour a avancé de deux jours. Cela ne change pas le fait que nous sommes en dette et que nous vivons endettés avec des intérêts qui augmentent chaque année. La Terre capitalise aussi ses insuffisances pour répondre à une demande humaine débridée

Etat des Lieux d’une planète abîmée

L’homme est un prédateur qui ne sait pas s’arrêter. Si on pouvait réduire la population de la terre à un « village planétaire » d'exactement 100 personnes, en conservant tous les ratios humains, cela ressemblerait à ça : 60 Asiatiques (dont 20 Chinois et 17 Indiens), 14 Américains (Nord et Sud), 13 Africains, 12 Européens et un demi Océanien. 52 femmes, 48 hommes, 70 non-blancs et 30 blancs, 48 vivent dans le village, 52 sont éparpillés dans la campagne.(1) En 2000, les USA/Canada consommaient 2,555 milliards de tep/an pour 302 millions d'habitants soit 8 tep/hab/an. L'Europe de l'Ouest, 1, 6 milliard de tep pour 385 millions d'habitants soit 4,31 tep/hab/an. La Chine1,23 milliard de tep/an pour 1,26 milliard d'habitants soit 0,98 tep/hab/an ! Enfin, l'Afrique consomme 480 millions de tep/an pour 760 millions d'habitants soit 0,6 tep/hab/an.

6 personnes possèdent 59% de la richesse mondiale, tous les 6 sont des États-Unis. 50 habitants du village vivent avec 2 dollars par jour. 25 vivent avec 1 dollar par jour. 15 produisent plus de la moitié des rejets de CO2 du village. 25 consomment trois quarts de l'énergie totale, les 75 autres consomment eux, le dernier quart de l'énergie. 17 n'ont ni services médicaux, ni abri adéquat, ni eau potable. 50 souffrent de malnutrition, 70 sont analphabètes, 80 personnes vivent dans un logement de mauvaise qualité, 20 contrôlent 86% du PNB et 74% des lignes téléphoniques. 11 habitants utilisent une voiture et sans doute 20 d'ici 20 ans. 20 disposent de 87% des véhicules et de 84% du papier utilisé. 9 ont accès à l'Internet. 1 (oui, seulement 1) à un niveau d'études universitaire. 1 meurt et 2,3 enfants naissent chaque année. (1) (2)

Comment se présente 2030 ?

En 2030, le groupe des cinq plus grosses économies de la planète sera, quoi qu’il en soit, constitué par les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Inde et l’Allemagne. La pression sur les sources d’énergie sera encore plus forte qu’aujourd’hui. Le pétrole restera l’énergie la plus demandée et représentera comme aujourd’hui 35% de la consommation totale d’énergie . Celle du charbon croîtra dans des pays émergents comme l’Inde ou la Chine, qui utilisent ce minerai. L’énergie nucléaire déclinera en Europe mais pas en Asie ; Si tout le monde consommait comme un Américain, il nous faudrait 5 planètes ! Chaque année nous dépassons le « overshoot day », le jour du dépassement, plus tôt .

La dépendance de l’Occident envers les importations d’énergie augmente. Les importations, dont certaines sont en provenance de régions menacées d’insécurité, pourraient passer de 50% aujourd’hui à 70% dans 20 ans. La demande mondiale d’énergie augmente, surtout la demande des pays d’Asie en très forte croissance (Chine, Inde...). Les prix du pétrole et du gaz sont en hausse, et devraient se maintenir à des niveaux élevés. Le pic pétrolier est dépassé. Les réserves en uranium ne sont pas infinies.

Les énergies fossiles représenteront encore – du fait de l’inaction des nations développés mais aussi des pays émergents plus de 80 % du bilan énergétique. Nous prévoyons environ 50 milliards de tonnes de CO2 qui vont stationner dans l’atmosphère pendant 120 ans avec une concentration ineluctable moyenne de 2,5 ppm par an soit 430 ppm. Nous allons allègrement aux 3°C supplémentaires. Tout de viendra de moins en moins contrôlable. Des incendies de type celui d’aout 2013 de San Francisco ( 75000 ha ravagés) seront de plus en plus récurrents

L’eau est un élément majeur dans la vie, son utilisation est variable. Les estimations, quant à la quantité d’eau nécessaire pour l’agriculture US, sont données par le professeur Pimentel, de l’Université de Cornell pour 1 kilo de pommes de terre : 500 litres d’eau, pour 1 kilo de blé : 900 litres d’eau, pour 1 kilo de fourrage : 1000 litres d’eau, pour 1 kilo de maïs : 1500 litres d’eau, pour 1 kilo de riz : 1 900 litres d’eau, pour 1 kilo de soja : 2000 litres d’eau, pour 1 kilo de viande de boeuf : 100-300 litres d’eau. (3)

La nature est « naturellement » la première victime de la gabegie des hommes. Beaucoup d’écosystèmes sont à l’agonie. L’homme s’autorise à prendre la place de tous les autres êtres vivants, qu’il considère comme n’ayant aucun intérêt si elles ne lui sont pas directement utiles. Alors il tue, il pollue, il saccage. La population en conséquence est passée de 1,7 à 6,8 milliards et ne pourra plus être nourrie suffisamment. Il suffit de regarder la Corée du Nord où la production a diminué de 40% (sans engrais et diésel) et la faim a tué 1 million de personnes pour imaginer le futur de l´humanité sans pétrole et gaz et ne pourra plus être nourrie suffisamment. Le pétrole n´est qu´une parenthèse de 200 ans dans l´histoire de l´humanité. Le monde consomme 88Mb/j ou 12 millions de tonnes/jour ou 40 pétroliers de 300.000T par jour, IL consomme aussi 12 millions de tonnes de charbons et 10 milliards de m3 de gaz par jour . Si on convertit cela en CO2, cela fait 36 milliards de tonnes soit 5 tonnes par individu Le retour amélioré à la vie de 1800 est donc assuré avant la fin du siècle avec de 2 à 3 milliards d´habitants au maximum.

Le 20 aout fin du viatique annuel : Le coupable le Réchauffement climatique anthropique

Au 20 août, les êtres humains ont consommé plus de ressources naturelles que ce que la planète produit en un an. L'humanité dépasse de 1,5 fois sa capacité à renouveler les ressources de la planète, selon le groupe de réflexion Global Footprint Network. Ce quotient atteint 2,66 en Europe et 4,16 aux États-Unis. Certaines régions, dont l'Afrique subsaharienne, ne dépassent pas ce que la nature peut produire aujourd’hui. « La nature est le fondement de notre bien-être et de notre prospérité. Mais nous épuisons les ressources limitées de cette planète », a indiqué dans un communiqué Tony Long, le directeur de WWF Europe. « Si chaque pays du monde consommait autant de ressources naturelles que la moyenne européenne, nous aurions alors besoin de 2,66 planètes pour maintenir nos niveaux de consommation actuels. » Plus de 50 % de l'empreinte écologique est composée de l'empreinte carbone provenant principalement de la combustion d'énergies fossiles » (3)

Peut-on encore douter du rôle de l’homme dans le réchauffement? La montée des océans s’accélère-t-elle? Doit-on s’attendre à davantage de vagues de chaleur? Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), avec son cinquième rapport devrait confirmer la responsabilité de l’homme mais devrait aussi revoir à la hausse les projections sur la montée attendue du niveau de la mer, selon une version provisoire obtenue par l’AFP.
La responsabilité humaine dans le réchauffement climatique fait peu de doute, avance le dernier projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC),. « Il est hautement probable que l’influence humaine sur le climat soit responsable de plus de la moitié de la montée des températures à la surface du globe entre 1951- 2010″ » (4)

Les inévitables réponses de Dame Nature au « dépassement »

Il faudrait une Terre et demie pour répondre aux besoins des 7 milliards d’humains. Ce "Jour du dépassement", ou "Overshoot Day", est donc le jour de l'année où la consommation de l'humanité excède ce que la nature est capable de régénérer sans entamer son capital. Cette année, ce jour est le mardi 20 août ; le reste de l’année se fera "à crédit", au détriment de la planète. Ainsi, d’ici au 31 décembre, les Hommes vivront en puisant dans les stocks qui sont surexploités puisque nous avons d’ores et déjà dépassé notre capital annuel. Par exemple, tous les poissons pêchés et toutes les pollutions à venir (GES notamment) ne pourront pas être "absorbés" par la planète. Ce "Jour du dépassement" est malheureusement de plus en plus précoce chaque année. Alors qu’il se situait à la mi-novembre dans les années 80, en octobre dans les années 90, en septembre dans les années 2000, il était déjà intervenu le 23 août en 2012 et, donc, le 20 en 2013. La consommation mondiale nécessiterait 1,5 Terre Entre 1970 et 2008, la biodiversité a chuté de 30 % à l'échelle du globe, et les chercheurs estiment qu'au moins 0,01 % des espèces vivantes disparaissent chaque année. (5)

Selon le rapport annuel de l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) l’année 2012 a battu des records de chaleur et figure parmi les dix années les plus chaudes jamais enregistrées sur la planète. La banquise s’est réduite à une surface de seulement 3,41 millions de km2 durant l’été 2012, c’est 18% de moins que le record de 2007. 38,8 milliards de tonnes de CO2 émises en 2012. A l’été 2012, la concentration de CO2 a excédé, pour la première fois, le seuil critique de 400 ppm dans plusieurs sites d’observation en Arctique (6)

L'acidification des océans se poursuit sans discontinuer depuis 2004 . Globalement, « nous sommes sur une trajectoire où nous allons avoir besoin des ressources de deux planètes bien avant le milieu du XXIe siècle Quasiment inconnues voilà 50 ans, les canicules extrêmes vont se généraliser et pourraient s'abattre sur 85 % de la planète à la fin du siècle. Aujourd'hui, 5 % des terres émergées subissent des coups de chaud estivaux dépassant de loin les moyennes habituelles. "Nous entrerions alors dans un nouveau régime climatique", avertit Dim Coumou l'un des signataires de l'étude. Et de rappeler qu'à chaque modification climatique, les conséquences ont été phénoménales pour les espèces vivantes et l'homme. Les auteurs du rapport promettent encore des pertes de récolte, des incendies de forêt et des vagues de morts dues à la chaleur dans les villes bondées. (7)

En matière de consommation d'électricité, ce n'est généralement pas aux TIC (technologies de l'information et de la communication) que l'on pense quand il s'agit d'augmenter son efficacité énergétique et de réduire son empreinte carbone. Pourtant, comme le montre un rapport intitulé "Internet commence avec le charbon", un iPhone consomme davantage d'électricité qu'un réfrigérateur – 361 kiloWatt-heure par an en moyenne, contre 322 kW-h Plus globalement, les TIC pèsent, avec 1 500 teraWatt-heure d'électricité consommée par an, pour 10 % de la production mondiale "On utilise déjà 50 % d'énergie de plus pour faire circuler des octets que pour déplacer tous les avions du monde", rapporte aussi le Time. Les centres de données informatiques avalent des quantités croissantes d'énergie (8) . C’est dire si notre addiction au virtuel se paye cher..

Que faire pour éviter le dépôt de bilan de la planète?

Cette phrase de Pierre Rabhi résume les conditions actuelles. Si on ne fait rien, nous allons vers un système de plus en plus erratique qui deviendra de plus en plus incontrôlable L’utopie de la barre des 2° C est derrière nous. Nous n’avons pas su comme le recommandait le célèbre rapport de Nicholas Stern lever le pied et mettre en place une économie de décarbonatation de l’énergie. Côut :5000 milliards sur vingt ans. Nous perdons actuellement chaque année des dizaines de milliards de dollars suite aux convulsions climatiques (inondations, diluviennes, ouragans, glissements de terre, maladies, réfugiés climatiques…)

Que faire ? « Réinventons l’humanité et redécouvrons la prudence de l’espèce écrivent Albert Jacquard et Serge Latouche » Dans leur ouvrage les deux auteurs ont plaidé pour une croissance à visage humain.

Pierre le Vigan nous en parle : « Il y a deux livres dans ce livre. L’un est une suite de propos, personnels, intimistes et parfois poétiques du généticien Albert Jacquard. On y retrouve ses grands thèmes : la conscience planétaire des risques qui pèsent sur l’humanité, la critique du darwinisme social, l’autre la postface de Serge Latouche, « De l’équation du nénuphar à la sagesse de l’escargot ». Ce deuxième livre développe de manière plus argumentée que le texte d’Albert Jacquard le meilleur des idées de celui-ci. On connait l’équation du nénuphar. C’est la progression selon la raison géométrique et non arithmétique. Si un nénuphar est planté dans un lac, et se multiplie d’un facteur 2 tous les jours, que se passe-t-il ? La progression est de l’ordre de 2-4-8-16, etc. En un certain nombre de jours, le lac sera inévitablement plein de nénuphars, car la dimension du lac est finie tandis que la progression du nombre de nénuphars est infinie. Disons par exemple qu’en 30 jours le lac sera entièrement recouvert de nénuphars qui se retrouveront privés d’espace et de nourriture, et ainsi mourront ».(9)

« Mais à quel moment s’aperçoit-on de la catastrophe ? On peut penser qu’au bout de 15 jours on verrait la moitié du lac envahi. On s’alarmerait alors. Ce n’est pas du tout cela. Au bout de 15 jours nettement moins de 0,1 % de la surface du lac est colonisée par les nénuphars. Au 25e jour ce n’est que 3 % de la surface du lac qui est envahi par les nénuphars. Le 28e jour c’est environ 25 %, le 29e jour, 50 % et la totalité le 30e jour. Ceci veut dire que la catastrophe ne devient évidente et inévitable que les derniers jours du cycle. (9)

Les anti-décroissance : une fuite en avant ?

Pourtant Bacon nous avait prévenu : « On commande, dit-il, à la nature qu’en lui obéissant » Les autres ceux qui croient à la puissance infinie de l’homme capable de domestiquer la Terre dans un indicible mythe de Prométhée toujours recommencé. Ils mettent en avant Descartes : « L’homme maitre de la nature « et même la Bible : Dominer la Terre et soumettez la Genèse (1,28). « L'homme blanc, dont le Dieu marche avec lui et lui parle comme un ami » « Son appétit dévorera la Terre et il ne laissera derrière lui qu’un désert » Discours prononcé en 1854 par Seattle . Mieux encore, pendant longtemps l’homme blanc s’est cru investi d’une mission divine voire d’une « destinée manifeste » qui lui permet de saccager la Nature et les hommes ….

De même l’économiste anti-décroissant Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques, résume cet état d’esprit en affirmant que « tant que le soleil brillera, il n’y a pas de limite ‘’scientifique’’ incontournable au développement de l’activité économique sur terre, en dehors naturellement des catastrophes écologiques potentiellement déclenchées par l’activité humaine elle-même. » Il poursuivait : « Notre seule chance de pouvoir les [les dysfonctionnements] corriger à temps, c’est de progresser plus rapidement encore dans la compréhension et la maîtrise de notre environnement. D’accentuer donc encore l’artificialisation du monde. » (9)
« C’est dans l’activité créatrice que l’homme atteint la plénitude de son humanité, dans une perspective d’imitatio Dei qui lui permet d’être associé à Dieu, en un processus de création continue et perfectible. » approuve de son côté Henri Atlan (Les étincelles de hasard). (9)
A l’autre bout du curseur des lanceurs d’alerte: comme Serge Latouche, professeur émérite d’économie à l’université d’Orsay, qui dans l’ouvrage cité termine son texte par la métaphore de l’escargot. Celui-ci développe ses spires en progression géométrique. Jusqu’à un certain point à partir duquel il amorce des enroulements cette fois décroissants. « C’est qu’une seule spire, encore plus large, notait Ivan Illich (Le genre vernaculaire, 1983, Ed Seuil) donnerait à la coquille une dimension seize fois plus grande. Au lieu de contribuer au bien-être de l’animal, elle le surchargerait. Dès lors, toute augmentation de sa productivité servirait seulement à pallier les difficultés créées par cet agrandissement de la coquille au-delà des limites fixées par sa finalité. » Une belle critique des méfaits de la surcroissance et des vertus de la tempérance. (9)

Serge Latouche note justement que « le projet d’autonomie par la fuite en avant technoscientifique aboutit au transhumanisme. » De son côté, Jean-Pierre Dupuy observe : «Lorsque la finitude de la condition humaine est perçue comme une aliénation et non comme source de sens, on perd quelque chose d’infiniment précieux en échange de la poursuite d’un rêve puéril. » (La marque du sacré, 2009).(9)

Si l’humanité continue sur sa lancée, la Terre de 2030 ne ressemblera plus à grand-chose. La montée en puissance de l’individualisme et du libéralisme sauvage est évidente. Que va devenir la solidarité au milieu de cette jungle qu’on nous construit. Les images des enfants mourant de faim à la télé ne nous choquent plus. Nous ne nous soucions pas de l’humanité en général. Un enfant meurt de faim toutes les cinq secondes, cela ne choque personne Selon Jean Ziegler, auteur de Destruction massive : Géopolitique de la faim, un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné. En l’espace de 24 heures, 17 280 enfants de moins de 10 ans mourront de faim. En fait, près de un milliard d’êtres humains, sur les 7 milliards que compte la planète, souffriraient ainsi en permanence de la faim. Pourtant, l’ex haute-commissaire aux Nations unies pour les droits de l’homme, Mary Robinson, affirme avec un humour féroce : « En 2011, on constate que les plus de 10 000 conférences prononcées à l’ONU, dont bon nombre portaient sur le droit à l’alimentation, n’ont rien donné. »

Pendant ce temps là , le même jour que celui du dépassement, le monde occidental a l’indignation sélective il se prépare à une punition de la Syrie pour un massacre d’enfants tombé du ciel, aussi tragique soit il , le monde a connu cela, 100.000 morts en Syrie, on ne bouge pas ; 40 morts par Jour en Irak sur le dur chemin de la démocratie, on ne bouge pas, 1300 morts dans 400 enfants dans l’Opération « Plomb Durci », elle n’a jamais existé…

Plus largement concernant ce tourbillon de fuite en avant de l’humanité , un collectif de citoyens s’interroge sur le fonctionnement erratique de l’intelligence humaine et sur la place du technique dans la société. Nous lisons : « Il faut questionner la place de la technique dans la société Au fil des siècles, l’homme a conçu ses outils dans le but d’améliorer sa condition. Or force est de constater que ceux-ci contrarient aujourd’hui sa sécurité, son confort et sa liberté bien plus qu’ils ne se mettent à leur service. Posons-nous quelques questions. Pourquoi, l’homme ne sait-il pas arrêter ses centrales nucléaires lorsqu’elles échappent à son contrôle ?Pourquoi, dans le monde du travail, se proclame-t-il toujours "acteur" mais jamais "responsable" quand survient un accident ? Pourquoi laisse-t-il les robots-traders faire la loi à Wall Street et sur l’ensemble de l’économie mondiale ? Pourquoi le système technicien est-il fondamentalement productiviste, donc générateur de prolétarisation et d’inégalités? Comment - parce qu’il ne reconnaît pas cet enchaînement causal - l’homme occidental menace-t-il les fondements de la démocratie (ce qui fait le lit du fondamentalisme religieux) en même temps qu’il détruit l’équilibre écologique de toute sa planète ? (10)

Pourquoi s’apprête-t-il à introduire des nanocapteurs (objets dits "intelligents") dans son organisme en leur donnant carte blanche ? Pourquoi confie-t-il de plus en plus de responsabilités à des automates, au point de devoir "communiquer" avec eux bientôt plus qu’avec ses semblables ? Pourquoi, via internet, cherche-t-il à "se faire des centaines d’amis" qu’il n’a jamais vus et ne verra jamais ? Pourquoi y exhibe-t-il de plus en plus son intimité ? A-t-il donc quitté le terrain de l’humanité pour celui d’une post-humanité, élaborée en fonction de ses moyens, qu’il érige désormais en finalités ? En est-il devenu, à son insu, leur "serviteur volontaire" ? Leur est-il aliéné ? (10

« Toutes ces questions, quelques citoyens se les posent régulièrement. Ils le font sans nostalgie ni réflexe technophobe, animés seulement par un esprit critique qu’ils ont du mal à percevoir autour d’eux, que ce soit dans la sphère politique ou dans les milieux intellectuels et militants. Ils sont en revanche guidés par les travaux d’une poignée d’intellectuels du XXe siècle, qu’ils jugent clairvoyants et dont ils se réclament les héritiers : Hannah Arendt, Jacques Ellul, Bernard Charbonneau, Günther Anders, Ivan Illich… pour ne citer que les plus importants. Nous faisons partie de ces citoyens ».(10)

« La maison brûle et on regarde ailleurs ! » disait à l’époque du Protocole de Kyoto le président Jacques Chirac. Il est fort probable que l’on arrive à un accord bancal pour sauver la face. Ce qui fait dire à James Hansen de la Nasa dans le Guardian : « Le débat sur le climat est analogue à celui sur l’esclavage que dut affronter Abraham Lincoln. Vous ne pouvez pas faire de compromis. Vous ne pouvez pas proposer de réduire l’esclavage, mettons, de 40 ou 50% [comme certains pays le font quant à leurs émissions de CO2]. » « L’approche adoptée est si fondamentalement fausse qu’il vaudrait mieux tout reprendre de zéro. »

Décidément le néolibéralisme fondement de cette ébriété énergétique amènera inéluctablement l’humanité à sa perte ; A moins qu’on revienne aux fondamentaux de l’humanité et partant de l’harmonie avec la nature. « Qu’est-ce qu’être humain ? écrit justement, Albert Jacquart : « Faire partie, si nous l’acceptons, de l’unique forme du vivant capable d’inventer l’humanité. L’humanité reste une adhésion. Un choix collectif. Un défi sans cesse relevé depuis que l’homme est homme : celui d’innover. La question n’est pas pour nous de sauver la Terre, mais de développer, en la réinventant, l’humanité sur Terre. Ce ne sera possible qu’en respectant notre planète et en nous respectant nous-mêmes, humains d’aujourd’hui, d’hier et à venir. » (11)

« Le temps est révolu écrit Yann Arthus Bertrand où l’on pouvait se permettre de ne penser qu’à soi, qu’à sa communauté restreinte. Désormais, il nous est impossible d’ignorer tout ce qui nous lie et les responsabilités que cela suppose. Nous sommes plus de six milliards sur Terre, et il n’y aura pas de développement durable si nous ne parvenons pas à vivre ensemble ».


1C.E. Chitour http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/developpement-durable-2030-est-a 98248?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign= Feed%3A+ agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29
2.Phillip M Harter de Stanford, actualisée par les Humains Associés - 2003 http://www.altermonde-sans-frontier...
3.http://www.euractiv.com/fr/developpement-durable/deja-trop-de-ressources-naturell-news-529869 Publié 20 août 2013
4.http://www.goodplanet.info/actualite/2013/08/21/rechauffement-climatique-le-role-de-lhomme-fait-peu-de-doute/#sthash.ze1x6Adt.dpuf
5.http://www.maxisciences.com/ressource-naturelle/au-20-aout-les-terriens-ont-deja-consomme-toutes-les-ressources-naturelles-de-l-039-annee_art30528.html6.https://www.lenergieenquestions.fr/2012-records-pour-les-emissions-de-co2-et-les-temperatures-mondiales/Publié le 19 août 2013
7. http://www.lepoint.fr/science/l-avenir-sera-caniculaire-22-08-2013-1716232_25.php#xtor=EPR-6-[Newsletter-Quotidienne]-20130822
8. http://www.tech-pundit.com/wp-content/uploads/2013/07/Cloud_Begins_With_Coal.pdf? c761ac
9. http://metamag.fr/metamag-1478-Reinventons-l%E2%80%99humanite-et-redecouvrons-la-prudence-de-l%E2%80%99espece--Un-livre-d-Albert-Jacquard-et-Serge-Latouche.html
10. http://www.reporterre.net/spip.php?article36647 janvier 2013
11. Albert Jacquard et Hélène Amblard, Réinventons l’humanité. Postface de Serge Latouche, Editions Sang de la Terre 2013

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz

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